Groupe Renault : Pour les patrons de l'argent il y en a !16/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2220.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Groupe Renault : Pour les patrons de l'argent il y en a !

La direction du groupe Renault vient d'annoncer les résultats financiers de 2010, « historiquement » bons : 3,49 milliards de bénéfice, avec une « réserve de liquidité » de 12,8 milliards d'euros.

Par contre, les augmentations de salaires qu'elle vient aussi d'annoncer ne sont pas bons, ni « historiquement », ni autrement. Les salariés n'auront que 1,7 % en 2011, après n'avoir eu que 0,7 % en 2010, et en 2009... 0 %. 2,4 % au total pour les trois dernières années, c'est loin de compenser l'augmentation du coût de la vie. La « réserve de liquidité » des travailleurs, l'argent qu'il reste dans leurs poches à la fin du mois, est à comparer avec celle des patrons et actionnaires de Renault qui, eux, sont pleins aux as !

La veille, pour tenter de calmer les esprits, Renault avait annoncé une prime d'intéressement se montant à environ 1 200 euros pour les plus bas salaires. Mais même si cela met un peu de beurre dans les épinards, son montant est bien inférieur à ce que les travailleurs percevaient les dernières années avant la crise. Ajoutée à la faible augmentation générale des salaires, cette annonce avait de quoi rester en travers de la gorge.

À l'usine de Flins dans les Yvelines, le 11 février, jour de la négociation salariale, de nombreux travailleurs n'avaient aucune illusion sur le montant de l'augmentation qui allait être annoncé. Aussi, dès la prise de poste, pour montrer leur mécontentement, des travailleurs ont débrayé dans l'atelier de Peinture. En défilant dans toute l'usine, ils se sont retrouvés à une centaine. Soixante travailleurs de l'équipe d'après-midi se sont joints au débrayage.

Comme, au cours du déroulement des « négociations », la direction de Renault avait lâché quelques miettes, l'augmentation passant de 1,5 à 1,7 %, un des responsables de la direction de Flins a essayé de convaincre une assemblée de travailleurs qu'il s'agissait d'un réel effort pour Renault. Il lui a été répondu que le problème n'était pas le deuxième chiffre après la virgule, mais la virgule elle-même : 1,7 % et 17 %, ce n'est pas la même chose !

Même s'il n'a entraîné qu'une minorité de travailleurs, tous ceux qui ont participé à ce débrayage étaient contents d'avoir manifesté leur mécontentement collectivement sur les chaînes dans tous les ateliers de l'usine.

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