Chômage : Sarkozy aide les patrons, pas les chômeurs16/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2220.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Chômage : Sarkozy aide les patrons, pas les chômeurs

Sarkozy a annoncé à la télévision le 10 février « 500 millions supplémentaires pour l'emploi », parlant d'aider en priorité les chômeurs de longue durée et les jeunes. Aux premiers, il offre dans l'immédiat... un nouvel entretien à Pôle emploi, des formations et un meilleur suivi. Quant aux jeunes, Sarkozy n'envisage pour eux que des contrats aidés et le développement de l'apprentissage et de la formation en alternance.

La moitié des 500 millions dont parle Sarkozy est censée financer 50 000 contrats aidés supplémentaires, en plus des 390 000 déjà prévus par la loi de finances.

Ces contrats aidés visent à réduire le coût du travail pour l'employeur, par des subventions de l'État et des exonérations de charges sociales et de taxes. Il en existait de nombreuses variantes auparavant, mais depuis 2010 elles ont été regroupées en un contrat unique d'insertion (CUI), appelé contrat initiative emploi (CUI-CIE) dans le privé et contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) dans le public. L'aide de l'État peut atteindre 47 % du smic brut pour le privé et jusqu'à 95 % du smic dans le secteur public. À la fin de l'année 2010, le gouvernement avait annoncé la suspension de ces contrats (par exemple pour les surveillants dans les établissements scolaires), faute de crédits. De nombreuses associations fonctionnant grâce à ces aides ont alors protesté.

Ces contrats aidés ne sont cependant pas des emplois stables, ils n'ont qu'une durée maximale de deux ans, renouvellements et prolongements inclus. Ils permettent pour l'instant au gouvernement de limiter la progression des chiffres du chômage sans rien demander au patronat.

Sarkozy a parlé aussi d'encourager la formation en alternance et d'instaurer un bonus-malus pour les entreprises, selon qu'elles prendront ou pas des jeunes en apprentissage. L'objectif déclaré est de doubler le nombre d'apprentis pour dépasser le million, en offrant de nouvelles exonérations de charges aux patrons. On ne voit pas pourquoi les entreprises qui sont prêtes à embaucher des travailleurs se passeraient d'un tel cadeau. Mais cela ne résorbera pas le chômage, car les capitalistes qui licencient et ferment des usines, ou les petites entreprises qui n'arrivent pas à faire face à la crise, n'embaucheront pas davantage.

Sarkozy ne veut surtout rien faire pour s'attaquer au patronat, responsable du chômage. Au contraire. Il l'aide, non à l'embauche, mais à faire de plus en plus de profit avec moins de salariés. Les chômeurs de longue durée, ceux qui touchent le RSA, n'ont que faire de nouvelles formations, de nouveaux entretiens, qu'ils ne connaissent que trop bien. Les jeunes fourniront une main-d'oeuvre bon marché au patronat pendant leur formation, mais ne seront même pas assurés de trouver un travail après.

Contre le chômage, aujourd'hui, il faut imposer l'interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous sans diminution de salaire, financés par les profits actuels ou passés des capitalistes. Et cela, seuls les travailleurs peuvent le faire.

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