Chanel - Compiègne : Ce n'est que partie remise16/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2220.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Chanel - Compiègne : Ce n'est que partie remise

Les travailleurs de l'usine Chanel de Compiègne, qui étaient en grève depuis le 1er février pour réclamer une augmentation de salaire et une amélioration des conditions de travail avec l'embauche des salariés actuellement en CDD ou en intérim, ont cessé leur grève jeudi 10 février.

Lors des négociations salariales annuelles, la direction avait proposé 2,7 % d'augmentation générale des salaires. Mais les salariés voulaient plus, à savoir un minimum de 80 euros, pour que les plus bas salaires ne soient pas lésés, et une prime exceptionnelle de 1 000 euros, revendications auxquelles s'ajoutait l'embauche des précaires.

Du 1er au 4 février, les travailleurs ont été environ 140, sur les 330 salariés en CDI que compte l'usine de Compiègne, à être en grève quelques heures ou toute la journée. Et tous les jours il y a eu entre 40 et 60 grévistes déterminés regroupés de 4 h 30 du matin à tard le soir à l'entrée de l'usine. Les travailleurs des usines Chanel de Chamant et de Verneuil-en-Halatte, situées à quelques kilomètres, qui comptent aussi chacune plus de 300 salariés, ont rejoint ceux de Compiègne en étant en grève ou en débrayant.

Le patron a tenté de nombreuses mesures d'intimidation. À Compiègne, la direction est allée dans les ateliers pour expliquer à ceux qui travaillaient encore que les revendications des grévistes n'étaient pas justifiées. Le discours n'a pas pris, et en a même convaincu quelques-uns de rejoindre les grévistes à l'entrée. Elle a également assigné en référé 28 salariés sous prétexte de blocage de camions, y compris des gens qui n'étaient même pas présents à l'usine à ce moment-là. Puis vendredi soir 4 février, elle a tenté un autre coup contre la grève en décidant de fermer l'usine sous prétexte que les conditions de sécurité n'étaient plus réunies, ce qui revenait à la lock-outer. Du lundi 7 au mercredi 9 février, l'usine de Compiègne était donc fermée sur décision de la direction. Mais les grévistes ont continué à se regrouper, cette fois devant l'usine, allant également diffuser un tract s'adressant aux travailleurs de la zone industrielle.

Finalement, le 9 février au soir, la CGT a appelé à reprendre le travail, la direction s'étant engagée à supprimer les plus bas coefficients, à confirmer l'embauche de 35 CDI et à ne plus poursuivre les 28 salariés assignés en référé. Les jeudi 10 et vendredi 11 février ont été payés et l'engagement a été pris d'étaler les jours de grève sur six mois. C'est certes peu, par rapport aux revendications de départ des grévistes. Mais ceux-ci ont repris le travail le 14 février en étant fiers d'avoir tenu tête à la direction. Avec 300 millions d'euros de dividendes touchés par les actionnaires pour l'année 2010, ceux-ci ont largement de quoi augmenter les salaires et embaucher tous les CDD et tous les intérimaires. Alors la lutte n'est pas terminée.

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