8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté : Inégalités croissantes30/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2200.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté : Inégalités croissantes

Près de 8 millions de personnes, soit 13 % de la population, vivent sous le seuil de pauvreté en France, c'est-à-dire avec moins de 950 euros par mois.

L'Insee vient de publier son étude annuelle sur les revenus, et la période étudiée concerne 2008.

Parmi les 7,8 millions de personnes vivant en dessous de ce seuil de pauvreté, la moitié gagnent moins de 773 euros par mois. Ces chiffres et pourcentages ont très peu évolué d'une année sur l'autre. Les chiffres de 2008 sont comparables à ceux de 2007, et sont sans doute très proches de ceux d'aujourd'hui, avec sans doute une aggravation des inégalités.

Selon l'Insee, ces chiffres sont stables, sans qu'on puisse en conclure pour autant que la pauvreté n'a pas augmenté : ce « seuil de pauvreté » de 950 euros a un caractère arbitraire. Il est calculé en prenant 60 % du revenu médian - 1 580 euros par mois - revenu qui partage la population en deux, la moitié ayant plus, l'autre moitié étant en dessous. La situation d'une personne vivant avec mille euros par mois - donc au-dessus de ce seuil - est parfois déjà dramatique. Quant aux pauvres, selon l'Insee, ils sont souvent dans une situation catastrophique. L'Insee analyse ainsi la proportion de pauvres en fonction de la structure familiale, et c'est dans les familles monoparentales - le plus souvent une mère seule avec ses enfants - qu'il y a le plus de pauvreté. Celle-ci touche ainsi près d'une famille monoparentale sur trois, soit au total 1,6 million de personnes.

Chez les personnes très âgées également, la situation est pour une partie d'entre elles dramatique : parmi les femmes de plus de 75 ans, une sur six vit avec moins de 950 euros, et souvent beaucoup moins. Cela correspond aux générations de femmes qui n'ont pas beaucoup cotisé, ou pas du tout, ou qui ne vivent qu'avec la pension de réversion de leur mari décédé.

Car, il faut le rappeler, la plupart des minima sociaux, si mal nommés, sont bien en dessous du seuil de pauvreté. Par exemple, le minimum vieillesse est fixé à 700 euros mensuels, et le RSA atteint tout juste 460 euros pour une personne seule.

Malgré tous les discours gouvernementaux sur la fin de la crise, le système capitaliste n'est capable que de fabriquer des pauvres en creusant des inégalités choquantes, en s'attaquant aux plus démunis, tout en favorisant sans retenue une minorité de privilégiés richissimes.

Partager