Le succès de la journée du 23 septembre : Un encouragement pour la suite30/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2200.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Le succès de la journée du 23 septembre : Un encouragement pour la suite

Quoi qu'en dise le gouvernement, les manifestations contre la « réforme » des retraites du jeudi 23 septembre ont regroupé au moins autant de monde que celles du 7 septembre. Et le fait que, pour la deuxième fois en l'espace de quinze jours, des centaines de milliers de travailleurs ont voulu montrer leur opposition aux attaques du gouvernement et des patrons en débrayant quelques heures ou une journée entière, et en manifestant, fait déjà de cette journée un succès et un encouragement pour la suite.

Mais il faut aussi remarquer que les salariés du privé sont venus en plus grand nombre. Les salariés des grandes entreprises étaient présents : ainsi les travailleurs de Citroën, en région parisienne ou de Peugeot à Mulhouse, étaient plus nombreux que le 7 à faire grève et à manifester, de même que ceux de Peugeot à Montbéliard ou encore ceux de Toyota près de Valenciennes, de l'Alstom, ou les 350 salariés de Continental à Toulouse menacés par la direction.

Dans certaines de ces grandes entreprises, le mouvement a touché de nouveaux secteurs qui, parfois, n'avaient jamais été en grève. Ainsi à Michelin à Clermont-Ferrand, il y avait davantage de grévistes, avec, fait inhabituel, un nombre significatif de grévistes dans les bureaux. À Air France, dans les ateliers de maintenance qui regroupent environ 2 500 travailleurs à Roissy, et autant à Orly, la grève, largement suivie, a touché cette fois le personnel de l'encadrement.

Dans nombre de villes, on a pu voir défiler cette fois-ci des salariés de la distribution, de Carrefour, de Casino, et de bien d'autres. Il y avait enfin dans les manifestations des grandes villes, à Paris, Lille, Nice ou Bordeaux par exemple, comme dans celles de plus petites villes, beaucoup de travailleurs de petites entreprises de 100, 200 salariés, des salariés du bâtiment, ou même les bûcherons de l'ONF, qui ont un statut privé, venus manifester à Annecy avec leurs tronçonneuses. De nombreuses entreprises du Valenciennois, dans le Nord, ont même été bloquées ce jour-là. Certains salariés de ces entreprises, qui ne regroupent parfois que quelques dizaines de travailleurs, où il n'existe souvent pas de syndicat, faisaient grève et manifestaient pour la première fois, encouragés par le succès du 7 septembre.

On ne peut que souhaiter que le succès de chacune de ces journées entraîne de nouveaux travailleurs à participer aux prochaines, et ce malgré les pressions de la direction dans nombre d'entreprises, et en particulier dans les plus petites. Ces prochaines journées, celles du samedi 2 et du mardi 12 octobre, peuvent être l'occasion, non seulement de manifester à nouveau pour beaucoup, mais de rejoindre le mouvement pour tous ceux qui ne l'ont pas encore fait. Les attaques du gouvernement visent l'ensemble des travailleurs, et elles appellent, de leur part, une réponse très large et déterminée.

Partager