Les retraites des femmes : Pas question d'être encore plus pénalisées !30/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2200.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les retraites des femmes : Pas question d'être encore plus pénalisées !

La prétendue réforme des retraites de Sarkozy-Fillon pénaliserait particulièrement les femmes salariées. À tel point que même des membres de l'UMP proposent de l'amender. Oh, certes, à la marge, mais c'est quand même un aveu de leur part que ce dispositif entraînerait une dégradation importante de la situation.

Les femmes salariées perçoivent à l'heure actuelle une retraite inférieure de 30 % en moyenne à celle des hommes. Cela est dû au fait que leurs salaires sont inférieurs, mais également au fait qu'elles ont en général des périodes d'inactivité à répétition, dues aux maternités et à l'éducation des enfants. Même si elles retrouvent ensuite leur poste de travail, leurs salaires prennent du retard et quand elles perdent leur emploi, elles se retrouvent en CDD, en intérim, avec des travaux précaires ou à temps partiel, avec les conséquences sur les salaires et, bien sûr, à terme sur les retraites.

Dans le système actuel, des mécanismes de compensation partielle des interruptions de carrière liées à la maternité existent : le trimestre au cours duquel est survenu l'accouchement est validé par les caisses de retraite ; deux années sont prises en compte par enfant ; etc. Selon le gouvernement, dans le projet qu'il propose, ces dispositions resteraient ce qu'elles sont. Mais le simple recul de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 65 ans, et à 67 ans pour toucher une retraite sans décote, signifie de toute façon une dégradation importante de la situation. Les femmes devront reculer l'âge auquel elles pourront faire valoir leur droit à la retraite si elles veulent toucher autre chose qu'une misère, résultat d'une carrière hachée. Sans compter qu'à l'heure actuelle, parmi les deux tiers des salariés qui ne sont plus en activité à 60 ans à cause du chômage, les femmes sont une majorité.

Par la voix de son président, Gérard Larcher, le Sénat, qui examine en ce moment le projet de réforme voté par l'Assemblée nationale, se contente de parier sur une augmentation du taux d'activité des femmes dans les années à venir pour résorber, en dix ou vingt ans dit-il, les écarts de durée de cotisations ! Il faut tout le cynisme et la morgue de ces politiciens pour avancer un tel raisonnement. Tout au plus certains membres de la majorité UMP proposent-ils de geler la réforme pour les femmes qui, aujourd'hui, ont entre 45 et 60 ans.

Cette réforme, dans tous ses aspects, est inacceptable. C'est pourquoi pendant qu'une poignée de sénateurs est en train de décider d'amputer gravement les retraites de tous, et en particulier celles de millions de femmes salariées, il est urgent que dans la rue, les travailleurs se fassent entendre haut et très fort.

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