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Immobilier : La spéculation fait exploser les prix
Les prix flambent dans l'immobilier et battent de nouveaux records. À Paris il faut désormais débourser en moyenne 7 000 euros le mètre carré pour les appartements anciens.
Dans le 6e arrondissement, le plus cher de la capitale, il faut compter 9 900 euros et même près de 12 500 euros dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. En un an, d'août 2009 à août 2010, les prix ont augmenté de 18,2 %. Il devient donc quasiment impossible d'acheter à Paris pour les ménages modestes. Ainsi les ouvriers ne représentent en 2010 que 1,1 % des acheteurs, contre 2,2 % dix ans avant, et les employés 7,6 % des acheteurs, contre 16 %. Et l'évolution est analogue dans le reste du pays, où les prix ont augmenté en moyenne de 6 % sur la même période, 2009-2010.
Si les prix explosent, c'est parce que la demande, qui dépasse largement l'offre permet de spéculer sur la « pierre », jugée plus rentable. Les petits et les grands bourgeois, échaudés par la crise financière en profitent. Un responsable de la Chambre des notaires de Paris donne ainsi l'exemple d'un Français de Londres travaillant dans la finance qui a liquidé son portefeuille boursier pour acheter une dizaine d'appartements en vue de les louer. Et il n'est sûrement pas le seul puisque 34 % des ventes se font pour louer ensuite l'appartement ou s'en servir comme d'un pied-à-terre et le louer le reste de l'année.
Les professionnels de l'immobilier se félicitent bien sûr de cette explosion des prix. Il en est de même des banquiers, qui proposent des prêts à taux bas sur de longues périodes, vingt à trente ans, qui s'avèrent au final très onéreux pour les emprunteurs. Bien sûr, tous sont incapables de dire jusqu'à quand les prix monteront ainsi, et quand cette bulle « immobilière » va éclater. Mais c'est bien le dernier de leurs soucis. Pendant ce temps, si des appartements s'arrachent à prix d'or à Paris et ailleurs, les problèmes de logement de la population restent dramatiques et sans solution. La Fondation Abbé-Pierre donne le chiffre accablant de plus de trois millions de personnes sans logis ou très mal logées et de plus de 100 000 vivant dans la rue sans domicile fixe. Mais qui, au gouvernement, s'en soucie ?