Les ravages de la mousson en Asie : Une catastrophe qui n'est pas que naturelle08/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2036.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les ravages de la mousson en Asie : Une catastrophe qui n'est pas que naturelle

Inondations, glissements de terrain, effondrements de maisons, routes, ponts et récoltes détruits. Plusieurs centaines de personnes sont mortes des conséquences de la mousson en Inde, au Bangladesh et au Népal. Dans ces pays, au moins dix-neuf millions d'habitants ont dû fuir leurs foyers ces derniers jours.

Ramenant l'eau après six mois de sécheresse, les vents de mousson et les pluies énormes qui les accompagnent provoquent régulièrement des inondations. Ce phénomène n'a donc rien d'exceptionnel mais cette année il a entraîné des pluies plus importantes. Au Bangladesh, c'est un véritable déluge qui s'est abattu sur la capitale, Dacca, qui a été littéralement paralysée par les inondations.

Il s'en est suivi des épidémies provoquées par le manque d'eau potable. Ainsi dans l'État indien de l'Uttar Pradesh, les médecins et secouristes ont distribué des médicaments à la population pour tenter de prévenir des affections se propageant par les eaux stagnantes, comme la diarrhée, la fièvre typhoïde et le choléra.

Lorsqu'elles se prolongent, les inondations endommagent les systèmes de drainage et compromettent les récoltes. Dans l'est de l'Uttar Pradesh, les inondations ont eu d'importantes conséquences sur les cultures. Sur 113 000 hectares de rizières, les récoltes ont été détruites.

Les gouvernements des pays concernés ne sont pas dénués de responsabilités, loin s'en faut. Les autorités des différents pays de la région connaissent parfaitement les conséquences dramatiques qui découlent de ces inondations. Malgré cela rien n'est fait et chaque année on continue à dénombrer un nombre élevé de victimes et des dégâts considérables. Même si des milliers de soldats ont été mobilisés pour évacuer les personnes isolées et distribuer de la nourriture, sur le plan sanitaire, tout est laissé à l'improvisation. En 1996, l'Inde et le Népal avaient par exemple signé un traité pour la construction de barrages sur les fleuves les plus dangereux. Ces projets sont au point mort.

Mais la responsabilité dans les drames qui frappent ces populations est plus vaste encore. Le sous-développement endémique de tout ce sous-continent, l'Inde, le Bengladesh... est d'abord le résultat du pillage dont ils ont été et sont toujours victimes de la part des grandes puissances occidentales. Au-delà de l'incurie des États locaux, les investissements des grands trusts internationaux que l'on vante tant pour l'Inde ne servent en aucune façon, ni directement ni indirectement, au bien-être des populations qui, elles, restent totalement démunies et n'ont aucun moyen de se protéger.

Partager