Il paraît que nous vivons dans une société laïque. La mésaventure survenue, d'après Libération du 7 août, à une citoyenne française souhaitant faire renouveler sa carte d'identité à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, permet d'en douter.

Sous prétexte qu'elle est née en Algérie, et porte un nom à " consonance israélite ", le greffe du tribunal d'instance concerné lui demande de fournir " un acte de mariage religieux ".

Cette dame a, à juste titre, refusé, bien que l'administration lui ait déclaré que dans ce cas-là, elle n'aurait pas sa carte d'identité.

À l'origine de cette attitude scandaleuse, il y aurait le cas particulier des Juifs d'Algérie, promus au titre de " citoyens français " par le décret Crémieux en 1870 (histoire de diviser les Algériens d'origine juive et musulmane), dénaturalisés par Vichy en 1940, et ayant retrouvé leur nationalité française en octobre 1943, soit près d'un an après le débarquement américain en Afrique du Nord.

Des fois que certains n'aient pas été réintégrés dans les règles de l'art dans la nationalité française.

Mais on ne voit pas ce qu'un certificat de mariage religieux pourrait prouver à ce sujet, en dehors du fait qu'elle est bien juive au sens religieux du terme et non d'origine musulmane... et qu'il y a encore bien des toiles d'araignées dans la tête des penseurs de l'administration française.