Lille : Solidarité avec les sans-papiers en lutte08/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2036.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lille : Solidarité avec les sans-papiers en lutte

Depuis deux mois des dizaines de sans-papiers, pour la plupart originaires du Maghreb et d'Afrique centrale, avaient décidé d'engager une grève de la faim pour faire pression sur la préfecture du Nord en vue d'obtenir des papiers leur permettant un séjour légal en France.

Ils étaient soutenus par le Comité des sans-papiers, CSP 59, qui a déjà contribué à obtenir de nombreuses régularisations les années précédentes.

Toute une partie aurait d'ailleurs dû être régularisée sur la base des dossiers qu'ils avaient déposés en préfecture. Certains avaient même reçu des promesses... mais pas les papiers, alors qu'ils résident en France depuis des années et ont un travail.

En juin le CSP 59 avait organisé l'occupation de la Chambre de commerce et d'industrie de Lille. La police les avait alors rapidement expulsés en procédant à une soixantaine d'arrestations. Ce sont ces arrestations qui déclenchèrent les grèves de la faim, pour demander la libération des sans-papiers arrêtés ainsi que la satisfaction des autres demandes. Le 25 juillet, avec les soixante grévistes de la faim et une centaine de sans-papiers installés sous des tentes, le CSP 59 a investi la Bourse du travail.

Mercredi 2 août, à la demande du préfet, la police a fait évacuer les 150 sans-papiers encore présents ainsi que les grévistes de la faim. Une partie de ceux-ci furent dispersés dans divers hôpitaux de la région, d'autres furent envoyés dans des centres de rétention à des centaines de kilomètres de là, jusqu'à Bordeaux et Toulouse, et se retrouvent menacés d'expulsion.

Le préfet a pris un ton menaçant, qualifiant ce mouvement " d'inutile et de dangereux ". Mais ce sont bien le non-respect des engagements pris par les autorités, et la façon inique avec laquelle les représentants de l'État traitaient les sans-papiers qui ont amené ces derniers à mettre leur vie en danger pour essayer de se faire respecter.

Le préfet a demandé l'allongement du délai de garde à vue, qui est déjà de 15 jours, à l'encontre des sans-papiers arrêtés. Mais les juges des libertés et de la détention, devant lesquels ont comparu les sans-papiers incarcérés, les ont libérés les uns après les autres pour vice de procédure au moment de leur arrestation. Le préfet a finalement déclaré qu'il ne ferait pas appel de ces jugements. Même en plein mois d'août, la publicité faite autour de ces arrestations et détentions arbitraires - le professeur Jacquard est venu à Lille apporter son soutien - pourrait au bout du compte se retourner contre le gouvernement.

En tous les cas la seule mesure de justice la plus élémentaire serait de régulariser au plus vite tous ces sans-papiers.

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