Selon un sondage du CSA, réalisé pour Aujourd'hui -Le Parisien, largement repris par d'autres médias, 63 % des Français voudraient pouvoir travailler après 65 ans. Il s'agirait d'après cet institut de sondage d'un " échantillon représentatif ". Mais de quoi cet échantillon est-il représentatif ? Il s'agirait d'un " échantillon national " (dont il est à parier qu'il ne prenne pas en compte les travailleurs immigrés, qui forment une bonne partie de la fraction la plus exploitée de la classe ouvrière), dans lequel on a fait rentrer des jeunes de 18 ans, qui ne savent pas encore évidemment ce que c'est que d'être usé par le travail, et dont le résultat brut mélange toutes les professions.

À y regarder de plus près, on voit que parmi les ouvriers et les employés sondés, ils sont à peine plus de 50 % à avoir répondu favorablement, alors que chez les cadres et les professions libérales, ce taux dépasse 80 %. Et Le Parisien de nous resservir l'exemple de l'entraîneur de football Guy Roux, qui tient à continuer à exercer son activité à 68 ans. Mais pourquoi n'a-t-il pas été interviewer les ouvriers des chaînes de montage de Renault ou de PSA, ou les innombrables employées épuisées par leur double journée de travail, en tant que salariées et ménagères ?

" Ma vie, c'est le boulot " fait dire Le Parisien à un cadre d'une compagnie d'assurance mis à la retraite d'office à 60 ans. Pour lui, peut-être. Mais pour tous ceux sur qui pèsent les cadences où les charges de travail en augmentation constante, les empêcher de partir à la retraite quand ils sont usés par le travail, c'est leur voler un peu plus de leur vie.