Israël : Le mépris du gouvernement envers les rescapés du nazisme08/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2036.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Le mépris du gouvernement envers les rescapés du nazisme

Dimanche 5 août, plusieurs centaines de rescapés des camps de la mort nazis, accompagnés de manifestants plus jeunes, ont manifesté à Jérusalem devant le bureau du Premier ministre, Ehoud Olmert. Ces rescapés, pour la plupart octogénaires, ont crié leur indignation devant le niveau scandaleusement bas de l'aide financière que le gouvernement vient de voter pour les plus démunis d'entre eux.

Depuis plusieurs mois, la presse israélienne fait état de la détresse dans laquelle vivent nombre de ces rescapés. Un tiers d'entre eux, soit environ 80 000, vivent sous le seuil de pauvreté, et doivent choisir entre se nourrir correctement et payer leurs médicaments. Au point que des journalistes israéliens écrivaient en avril dernier qu'Israël est " le pays au monde où les rescapés de la Shoah sont le moins bien traités ".

L'aide supplémentaire qui vient d'être votée se monte à vingt millions d'euros pour 120 000 bénéficiaires, soit moins de quinze euros par mois et par personne. Qualifiée d'" aumône insultante " par les organisations de rescapés, elle a été perçue par tous comme une véritable provocation.

Comble de cynisme, le Premier ministre avait annoncé que cette somme atteindrait 55 millions d'euros en 2011, alors que, vu leur âge, une partie des intéressés seront décédés à cette date.

L'indignation soulevée par ces annonces et la manifestation des rescapés a amené Olmert à annoncer un recalcul des aides. Mais cela ne change rien au mépris et à l'indifférence des gouvernements successifs envers la situation des rescapés des camps, dans un État qui revendique pourtant le souvenir du génocide nazi comme un pilier de son identité nationale.

Pour les dirigeants d'Israël, entretenir le souvenir du martyr de millions de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, est un moyen de souder l'opinion nationale et internationale derrière leur politique, à condition toutefois que cela ne coûte pas trop cher aux classes dirigeantes israéliennes.

Méprisants, insultants, violents envers les Palestiniens, les gouvernements israéliens le sont aussi à l'égard des plus démunis, même s'ils sont Juifs.

Les solidarités de classes passent toujours avant les solidarités nationales.

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