Suppression de postes au détriment du service public08/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2036.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Suppression de postes au détriment du service public

22 700 postes de fonctionnaires supprimés, un départ à la retraite sur trois non remplacé, c'est ce que prévoit le gouvernement pour 2008. Initialement, l'objectif était de ne pas remplacer un départ en retraite sur deux dans la Fonction publique.

Mais même si le Premier ministre, François Fillon, a fait quelque peu machine arrière, il n'en reste pas moins que ces suppressions de postes s'ajoutent à celles des années précédentes et, comme le soulignent les syndicats, il s'agit là d'un chiffre " plancher ". Il est à craindre qu'en réalité les emplois supprimés soient plus importants.

Certains ministères seront épargnés par les baisses d'effectifs, tels celui de la Recherche ou de la Justice. Mais cela veut dire que d'autres seront plus touchés. L'Éducation nationale, par exemple, devrait perdre entre 10 000 et 15 000 emplois, alors même que le ministre, Darcos, annonce la mise en place des heures d'études surveillées après les cours dans les écoles et les collèges. Il n'est pas sûr qu'il puisse trouver le nombre d'enseignants nécessaires à la surveillance de ces études, qui accepteraient de " travailler plus pour gagner plus ". Néanmoins, avec les suppressions de postes, cela se traduira par un nombre supplémentaire d'élèves par classe, des enseignants qui auront moins de temps à consacrer aux élèves en difficulté, des heures d'enseignement en moins dans certaines matières, etc., dont pâtiront en premier les élèves des quartiers populaires.

Ce qui est valable pour l'Éducation nationale le sera dans les autres services publics. Les fonctionnaires restants verront leur charge de travail accrue, et seront moins disponibles pour les usagers, ce qui rendra la vie plus pénible à la majorité de la population.

La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, nie que ce soit la crainte de réactions possibles de la part des fonctionnaires à la rentrée qui ait justifié le recul du gouvernement. Elle y voit plutôt un " problème technique ". Faire fonctionner les services publics lorsqu'il y a des réductions brutales d'effectifs pose effectivement des problèmes, et ces problèmes peuvent à leur tour engendrer... des réactions de colère ! C'est tout le mal qu'on souhaite à ce gouvernement qui, en n'embauchant pas, alimente le chômage et accentue la dégradation des services publics.

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