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Leur société
Franchise médicale : Nouvelle remise en cause de la protection sociale
Déremboursements de certains médicaments, moindre remboursement pour d'autres, création puis augmentations du forfait hospitalier, forfait de un euro sur les consultations et actes médicaux, chasse aux arrêts-maladie (...), la liste est longue des attaques contre la Sécurité sociale dans les vingt-cinq dernières années. Toutes se sont faites, au prétexte de " boucher le trou " en faisant appel à la " responsabilisation " des malades. Et, ce n'est pas fini.
Si aucun mouvement social ne s'y oppose, en janvier prochain, il y aura donc une " franchise " - c'est-à-dire un non-remboursement - de 50 centimes d'euro par boîte de médicament et acte paramédical, et de deux euros pour les transports sanitaires comme les ambulances.
Comme il est prévu que la franchise soit plafonnée à 50 euros par an, Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, affirme que très peu de monde est concerné, " 10 à 15 % de la population ", affirme-t-elle. Un calcul qui laisse pour le moins sceptique puisqu'il suffit de six boîtes de médicaments par mois et de quelques passages au laboratoire d'analyse médicale dans l'année pour atteindre, ou peu s'en faut, ces 50 euros. Certes, pour certains la franchise ne pèsera guère, mais pour les autres, ce sera une entrave supplémentaire à l'accès aux soins.
La ministre a aussi déclaré qu'aucun Français ne pouvait être contre le fait de débourser " quelques euros pour lutter contre la maladie d'Alzheimer et améliorer la prise en charge des soins palliatifs ". Outre que cet appel à la compassion est d'une démagogie et d'une hypocrisie sans nom, il est aussi totalement mensonger quant à la satisfaction des objectifs annoncés. Le gouvernement attend 850 millions d'euros de ce nouveau racket sur les achats de médicaments et autres prestations de santé. Or, on dénombre aujourd'hui près d'un million de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et les professionnels de santé disent qu'il faudrait près de dix milliards d'euros pour lutter contre cette maladie !
Quant à l'annonce par Sarkozy de la création d'une cinquième branche de la protection sociale dédiée aux personnes âgées dépendantes ou handicapées, elle n'est que de la poudre aux yeux, si elle ne prépare pas des mauvaises surprises, tant que ne sont pas définis les moyens de son financement.
Pour l'instant, ce sont les Conseils généraux - c'est-à-dire les impôts locaux - qui prennent en charge les deux tiers de l'aide accordée aux personnes âgées dépendantes, alors que le troisième tiers est soi-disant assuré par la " solidarité " du lundi de Pentecôte - encore une contribution prise sur le dos des salariés !
Quant au budget de l'État proprement dit, on y chercherait vainement une ligne destinée à aider les personnes âgées dépendantes.