Chine : La surexploitation des travailleuses du jouet25/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1795.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chine : La surexploitation des travailleuses du jouet

Epuisées, encasernées, surexploitées : telles sont ces jeunes filles chinoises à peine sorties de l'enfance et qui assemblent l'essentiel des jouets de Noël vendus dans le monde.

A l'approche des fêtes, un groupe d'organisations non gouvernementales dénonce les conditions dans lesquelles sont fabriqués les jouets commercialisés par les grandes marques occidentales. Les poupées Barbie, les Copains de la Forêt, les figurines représentant Harry Potter ou les Schtroumpfs : 70 % des jouets de la planète sont produits en Chine où la main-d'oeuvre est sous-payée.

Toutes les grandes marques en profitent : les multinationales Martel et Hasbro, numéro un et deux du marché des jouets, Lego, Fisher Price, Majorette, etc. Cette délocalisation de la production leur permet d'augmenter considérablement leurs profits. Sur place, les ouvrières travaillent 12 à 16 heures par jour, sept jours sur sept, pour l'équivalent de 37 à 61 euros par mois selon les heures supplémentaires et le nombre de pièces fabriquées. Dès que le travail de cette production saisonnière baisse, les ouvrières sont renvoyées. Le reste du temps, elles logent dans l'enceinte de l'usine, où elles sont parfois enfermées, ce qui avait transformé en 1993 les incendies de deux usines, chinoise et thaïlandaise, en pièges mortels pour 276 ouvrières.

Participent également à cette surexploitation tous les géants de la distribution : Auchan, Leclerc, Carrefour, Casino, etc.

Des patrons, mais aussi des journalistes comme l'éditorialiste de Libération du 17 décembre 2002, justifient cette pratique, qui serait selon eux bénéfique pour ces pays pauvres, leur permettant de réaliser une révolution industrielle semblable à celle des pays riches au 18e siècle. Sauf qu'au 18e siècle et au 19e siècle, il y avait des femmes et des hommes pour dénoncer cet esclavage moderne. Et heureusement les combats sociaux avaient réussi à faire que ces pratiques deviennent des pratiques d'un autre âge ! D'un autre âge ? Apparemment pas, puisqu'elles resurgissent.

A terme, le développement de ces pays, disent ces bonnes âmes, rapprocherait les conditions de vie et de travail des populations de ces pays pauvres de celles qui existent ici. Le travail des enfants-esclaves des mines indiennes ou des fabriques textiles pakistanaises serait donc le passage obligé pour le développement des pays pauvres ?

Les champions de l'éternel recommencement feignent d'oublier que le développement dont ils parlent n'est pas celui de la société mais celui des comptes en banque de quelques capitalistes esclavagistes modernes.

Dans l'histoire, ce n'est pas le Père Noël qui est la pire ordure.

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