Mardi 16 décembre, environ 80 personnes se sont rassemblées devant la préfecture de Grenoble, de 18 à 22 heures, à l'appel du Collectif isérois des sans-papiers. Les manifestants entendaient exprimer leur indignation face à la situation intolérable que vivent en ce moment une soixantaine de demandeurs d'asile dans la ville. En effet, n'ayant aucun toit, ils passent les nuits d'hiver froides et pluvieuses sous un pont, dans un parc, une voiture ou une cave, au risque de leur santé et de leur vie.

Rien n'a été prévu pour eux. Les dispositifs d'accueil existants sont aujourd'hui saturés et les autorités compétentes ne se préoccupent pas d'en trouver d'autres. Les organisateurs ont dénoncé cette volonté de ne rien faire en donnant des adresses de locaux actuellement vides qui pourraient être aménagés immédiatement pour accueillir les demandeurs d'asile. Une des revendications du collectif est d'exiger la création d'un troisième Centre d'accueil pour demandeurs d'asile politique, indispensable puisque la liste d'attente tenue par le Service social d'aide aux émigrants comprend environ 150 personnes. Une autre revendication est bien sûr que tous les sans-papiers soient rapidement et collectivement régularisés.

En attendant, il s'agissait simplement ce jour-là d'exiger du préfet de l'Isère, du président du Conseil général et des maires de l'agglomération grenobloise l'ouverture immédiate d'un abri chauffé pour ces demandeurs d'asile. Un droit élémentaire au logement et à la dignité qui n'est même pas acquis dans cette société où une minorité de nantis sont riches à milliards alors que la misère et le désespoir gagnent chaque jour un peu plus.