ACT (Angers) : - L'usine est occupée !25/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1795.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ACT (Angers) : - L'usine est occupée !

Depuis jeudi 19 décembre, l'entreprise ACT est en liquidation judiciaire et près de 700 salariés se retrouvent sur le carreau. Dans le même temps, Bull qui devait verser 6 millions d'euros pour " faciliter la restructuration " annonçait qu'elle ne verserait rien.

Aujourd'hui, la situation est telle que 700 salariés peuvent se retrouver licenciés en ne touchant que les indemnités légales de licenciement, c'est-à-dire quasiment rien.

Que l'occupation de l'entreprise ait été décidée immédiatement n'a surpris personne ! En tout cas, pas les autorités préfectorales qui avaient fait bloquer les entrées de l'usine par des CRS. Et il a fallu quelques affrontements plus ou moins musclés avec les forces de l'ordre pour que l'usine soit réinvestie.

Aujourd'hui, l'occupation s'organise et de nouvelles actions sont prévues pour la semaine prochaine : notamment une manifestation en direction de la Préfecture.

Évidemment, cette annonce de la fermeture d'ACT, après celle de l'usine TRW (153 salariés) et celles de plusieurs entreprises de confection, est un choc pour les salariés et la population locale. Les déclarations des politiciens locaux se multiplient, comme celle du maire d'Angers J-C Antonini qui accuse " des dirigeants américains irresponsables et qui n'ont aucun scrupule à licencier des ouvriers français ".

Tout cela pour oublier les responsabilités de Bull qui est une entreprise bien française, encore largement sous le contrôle de l'État.

Depuis plusieurs années, Bull se débarrasse de toutes ses activités dites " industrielles ", soit en mettant en place des plans sociaux, soit en revendant à des sociétés comme ACT des pans entiers de son activité. C'est d'ailleurs pour limiter le coût des plans sociaux que Bull revend préventivement des bouts d'usine, salariés compris, à d'autres capitalistes, de préférence étrangers, chargés de finir les opérations courantes avant de mettre la clef sous la porte. C'est particulièrement flagrant pour le cas d'ACT puisque Bull savait que EMC2, le principal client d'ACT, ne garantissait qu'un peu plus d'un an de commandes au moment de la vente. Non seulement Bull a touché à l'époque environ 50 millions de francs de la vente, mais en plus, elle n'aura pas à verser d'indemnités aux 700 salariés d'ACT. Dans le même temps, les salariés de Bull inclus dans le plan social partent avec des indemnités qui représentent en moyenne 45 000 euros.

Cela est donc le résultat d'une politique cynique visant à licencier au moindre coût.

Que les salariés d'ACT aillent demander des comptes à Bull (les deux usines ne sont séparées que par un grillage), c'est ce que redoutent les autorités puisque l'usine Bull est " occupée ", elle, par les CRS après avoir été gardée tout un temps par une troupe de vigiles avec des chiens.

L'intervention des salariés d'ACT à Bull est d'autant plus à l'ordre du jour que Bull a annoncé qu'elle ne reverserait pas les six millions d'euros qu'elle avait promis pour " régler " le problème ACT. Ce qui veut dire que près de 200 salariés d'ACT qui avaient signé une lettre de départ volontaire avec des indemnités un peu plus conséquentes, financées par Bull, se retrouvent aujourd'hui avec rien.

À ACT, la lutte ne fait que commencer !

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