Dans le monde

Soudan : les massacreurs financés par l’Union européenne

Au Soudan, le cessez-le-feu signé le 25 avril a été suivi d’un second, aussi peu respecté. La population continue de subir, prise entre les feux des deux généraux qui s’affrontent, Hemetti et Al-Bourhane.

Les pays de l’Union européenne se sont pressés de rapatrier leurs ressortissants. Ils appellent à la cessation des combats. Mais il faut rappeler que cette même Union européenne a su utiliser les bourreaux de Khartoum contre l’immigration africaine.

À partir de 2016, des millions de dollars ont été versés au Soudan pour arrêter les migrants de la corne de l’Afrique, notamment érythréens, qui fuyaient vers l’Europe. L’ancien dictateur Omar el-Béchir, ainsi que des généraux comme Al-Bourhane, s’en sont alors mis plein les poches. Quant à Hemetti, ses troupes, les janjawids rebaptisés Forces de soutien rapide, ont été envoyées boucler la frontière entre la Lybie et le Soudan. Elles venaient de massacrer au moins 10 000 personnes au Darfour et de provoquer l’exode de 300 000 autres. Avec l’argent de l’Union européenne, ces soudards ont pu utiliser les mêmes méthodes contre les migrants. Tortures, chantage, extorsions de fonds, emprisonnement, ont été le lot de celles et ceux qui tentaient de passer en Libye pour atteindre la Méditerranée.

Les grands défenseurs des droits de l’homme que prétendent être les dirigeants français, italiens ou allemands ne pouvaient ignorer ces faits. Ils ont délibérément choisi de fermer les yeux.

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