Loi immigration reportée : mais la démagogie anti-migrants continue03/05/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/05/P5-1_Darmanin_Manif_1er_mai_2023_C_LO_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Loi immigration reportée : mais la démagogie anti-migrants continue

Mercredi 26 avril, lors de la présentation de son programme pour les « 100 jours » annoncé par Macron, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé le report à l’automne de l’examen du projet de loi sur l’immigration.

Illustration - mais la démagogie anti-migrants continue

Macron lui-même avait pourtant affirmé, quelques jours avant, que la loi immigration serait au programme des 100 jours, et qu’il voulait la faire passer en un seul texte, et non pas découpée en morceaux qui puissent plaire, certains à la droite, d’autres à la gauche, comme il l’avait évoqué dans son interview télévisée du mois de mars.

Le texte initial, présenté en Conseil des ministres en février, tentait en effet de séduire à la fois certains députés de gauche, avec la création d’un titre de séjour pour les travailleurs immigrés exerçant des métiers « en tension », et des députés de droite, avec une augmentation des expulsions d’étrangers en situation irrégulière. Au Sénat, mi-mars, la droite a voté des amendements durcissant les conditions du regroupement familial, ou supprimant l’Aide médicale d’État pour les sans-papiers, et a refusé le titre de séjour pour les immigrés exerçant dans les métiers « en tension », sous prétexte que cela ferait un « appel d’air ».

La droite se livre à une surenchère anti-immigrés, sans avoir aucune envie d’aider le gouvernement, ni de partager son discrédit. Pour espérer obtenir ses voix au Parlement, le gouvernement devrait présenter un projet de loi extrêmement répressif contre les immigrés, mais certains députés de la majorité risqueraient alors de refuser de le voter. C’est ce qui a fait reculer Borne.

En attendant, en agitant à chaque occasion la prétendue question de l’immigration, le gouvernement continue à désigner les immigrés comme des délinquants, des profiteurs, qui ne viennent en France que pour ­toucher des allocations… La police et la gendarmerie ­menacent à Mayotte d’expulser ceux qui n’ont pas les bons papiers, et de détruire les logements de fortune des plus pauvres, étrangers ou non. Borne a annoncé, en même temps que le report de la loi immigration, la mobilisation de 150 policiers et gendarmes à la frontière italienne pour refouler les migrants. En utilisant la démagogie ­anti-immigrés, le gouvernement chasse sur les terres de l’extrême droite et cherche à diviser les travailleurs, dans le but de durcir encore sa politique contre tous, français et immigrés.

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