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Dans le monde
États-Unis : Trump et Clinton investis
À l’approche de l’élection présidentielle de novembre, les deux partis ont tenu leur convention, dont l’objet est de désigner officiellement leur candidat.
Après avoir emporté les élections primaires, Trump a donc été investi par les républicains. De nombreux caciques du parti ont fait la grimace, certains refusant de le soutenir : Trump leur a été en quelque sorte imposé par les électeurs. Ce décalage permet au candidat de jouer la carte de l’outsider, qui ne vient pas du sérail et parle vrai.
Cette image ne correspond pas du tout à la réalité, puisque Trump fait partie de la grande bourgeoisie. Fils et héritier d’un promoteur immobilier, il a accumulé dans ce secteur une fortune estimée à 4,5 milliards de dollars, ce qui en fait la 113e fortune américaine, selon le classement Forbes. Comme patron, il a construit sa renommée avec sa phrase fétiche : « Vous êtes viré ! » Bref, Trump a toujours été un patron de combat. S’il cherche aujourd’hui les voix des travailleurs, c’est pour les diviser, en ciblant les étrangers, les immigrants hispaniques ou encore les musulmans.
Du côté des démocrates, Clinton a été investie. Lundi 25 juillet, Bernie Sanders lui a apporté un soutien appuyé. Pendant les primaires, Sanders, qui se dit socialiste et candidat anti-establishment, avait touché une partie de la jeunesse et des milieux de gauche. Il s’en est vanté : « Nous avons mobilisé 13 millions d’électeurs à travers le pays. Nous avons gagné les primaires dans 23 États. Nous avions véritablement des centaines de milliers de volontaires à travers le pays. » Alors qu’il n’avait cessé de dénoncer en Clinton la candidate des milliardaires de Wall Street, il se rallie à elle, invoquant « ses idées et son leadership » : « Hillary Clinton sera une présidente exceptionnelle et je suis fier d’être à ses côtés ce soir. »
Sur le fond, ce n’est pas surprenant : toute la vie politique de Sanders a été marquée par ce décalage permanent entre un discours pseudo-radical et des choix politiques qui ne le sont guère, par exemple dans ses votes au Congrès, où il a voté 98 fois sur 100 comme la direction du Parti démocrate. Quant à ses partisans, dont une partie ne veut pas se rallier à la « candidate de l’establishment », ils en sont quittes pour leurs illusions.
À l’heure actuelle, Clinton, dont les liens avec la grande bourgeoisie sont anciens, est aujourd’hui la candidate favorite des milieux d’affaires.
Le système politique américain, complètement verrouillé par les deux grands partis de la bourgeoisie, vient donc de produire deux candidats présentant toutes les garanties. Une fois de plus, l’élection présidentielle y sera absolument sans enjeu pour les travailleurs.