Sovab – Batilly : plus de précaires, plus de production27/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2504.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sovab – Batilly : plus de précaires, plus de production

La Sovab, société des véhicules automobiles de Batilly, en Meurthe-et-Moselle, est une usine du groupe Renault qui produit le fourgon Master. Elle compte actuellement 2 100 travailleurs en CDI dont 1 500 ouvriers.

L’usine emploie aussi 900 intérimaires, qui représentent plus de 37 % du personnel ouvrier, sans compter plusieurs centaines de travailleurs en sous-traitance, dont aussi de nombreux travailleurs précaires.

Au début de l’année, Carlos Ghosn avait annoncé un plan de 1 000 embauches sur l’ensemble du groupe Renault. C’était une maigre compensation face aux quelque 8 500 emplois supprimés depuis 2013.

À la Sovab, ce plan devrait se traduire par 108 embauches. Mais, depuis quinze ans, les effectifs en CDI ne cessent de baisser et, rien que sur les trois dernières années, on a compté 250 départs pour à peine 50 embauches dans l’usine.

Le recours à la main-d’œuvre précaire est une constante et, cette année, avec des prévisions de commandes qui dépasseraient le record de l’année dernière, la direction aura plus que jamais besoin des intérimaires pour sortir une production – 650 Master par jour – qui n’a jamais été aussi élevée.

L’embauche en CDI est donc largement insuffisante et la direction va licencier fin juillet des centaines d’intérimaires ayant atteint la limite légale de 18 mois de présence ou deux renouvellements de contrat. Il lui faut donc renouveler l’effectif.

C’est l’objet d’une opération annoncée à grand bruit dans la presse locale, la Sovab affirmant recruter 400 agents de production via Pôle emploi. Mais il s’agit en fait encore de travailleurs précaires avec un contrat d’un an, qui remplaceront à partir d’octobre prochain les intérimaires licenciés en juillet. Leur formation, payée par Pôle emploi, a lieu en ce moment directement à l’usine, sur les chaînes. Elle consiste à se familiariser avec trois postes de travail et à pouvoir en tenir au moins deux pour être recruté. Le comble est que les travailleurs sont formés par les intérimaires dont ils prendront la place !

Mais cela signifie moins de CDI, de plus en plus de précaires et un emploi global qui stagne, alors que la charge de travail et la production augmentent pour chacun.

Le mécontentement s’est d’ailleurs traduit par des centaines de grévistes lors des débrayages contre la loi travail, auxquels un certain nombre d’intérimaires n’ont pas craint de participer.

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