Loi travail : seule la force des travailleurs comptera27/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2504.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi travail : seule la force des travailleurs comptera

Le 25 juillet, 61 députés PS, Front de gauche et écologistes ont saisi le Conseil constitutionnel sur la loi travail dénonçant « une loi dont la confection et l’adoption rapides ont révélé de graves négligences en matière de dialogue social et de respect du rôle du Parlement ».

Ils invoquent notamment « diverses entorses à la procédure parlementaire », comme le fait que le Parlement « n’a pas disposé de délai raisonnable pour étudier le projet de loi », un droit d’amendement qui a été « essentiellement méconnu » ou encore le recours à trois reprises au 49-3 pour un « passage en force » du texte, ce qui a dévoyé, selon eux, l’« usage historique » de cet article de la Constitution. Ces 61 députés parmi lesquels figurent d’anciens ministres, les socialistes Benoît Hamon et Aurélie Filipetti, ou encore l’écologiste Cécile Duflot, auxquels se sont joints les partisans d’Aubry, ex-ministre socialiste du Travail, critiquent donc la méthode. L’utilisation à plusieurs reprises par Valls du 49-3 montre certes que le gouvernement peut tout à fait se passer de l’avis des députés quand il s’agit d’imposer une loi patronale. Mais en réalité, ces députés socialistes n’ont pas vraiment cherché à mettre le gouvernement en difficulté, se contentant de discours et de postures respectant les limites fixées par le gouvernement.

S’ils continuent de faire mine de s’y opposer c’est que le bateau coule et qu’il ne fait pas bon ces derniers temps paraître solidaires d’un gouvernement détesté par l’immense majorité des travailleurs. Avant de devenir frondeurs, ils ont approuvé bien d’autres attaques contre les travailleurs. Autant dire que ces derniers auraient tort d’avoir des illusions et de s’en remettre à eux pour obtenir le retrait de cette loi travail.

Si le texte a été adopté définitivement jeudi 21 juillet par le Parlement, les travailleurs, eux, n’ont pas dit leur dernier mot. Sept organisations syndicales et de jeunesse opposées à la loi travail, dont la CGT, Force ouvrière, Solidaires et la FSU, appellent d’ores et déjà à une journée de grève et de manifestations le 15 septembre prochain. Montrer sa force dans la rue et dans la grève, c’est la seule véritable voie pour faire reculer gouvernement et patronat.

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