Le capitalisme, un système à renverser27/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2504.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Le capitalisme, un système à renverser

Depuis l’attentat de Nice, les équipes de Hollande, de Sarkozy et de Le Pen se combattent à coups de polémiques stériles. Leurs oppositions sont purement démagogiques et politiciennes car, sur le fond, ils sont tous d’accord.

Ils sont d’accord pour accroître les mesures sécuritaires. Sur le fait de poursuivre la guerre et intensifier les bombardements en Syrie et en Irak, ils sont encore d’accord. Sur le fait de maintenir la présence impérialiste de la France au Moyen-Orient, ils sont unanimes.

Ils trompent tous la population. Ce n’est pas en augmentant la violence et la répression que l’on obtiendra plus de sécurité.

Il suffit de prendre les idées avancées par les uns et les autres et de les appliquer au massacre de Nice pour comprendre qu’elles n’auraient rien empêché. Pire, chacune de ces mesures a son relent de xénophobie et de nationalisme. Elles renforcent la bêtise raciste et entretiennent un climat anti-immigré qui ne peut être que source de haine.

Et qu’est-ce que les travailleurs ont à gagner à faire la guerre en Irak et en Syrie ? Qu’ont-ils à gagner à la présence impérialiste de la France aux quatre coins de la planète ? Rien !

Les actionnaires de Total, d’Areva, les marchands d’armes ont à y gagner. Dassault en profite en vendant ses Rafale à l’Égypte et au Qatar. Le cimentier Lafarge en profite et n’a même eu aucun scrupule à travailler avec l’État islamique.

Non seulement les travailleurs n’ont rien à gagner à cette politique impérialiste mais ils ont beaucoup à perdre. Ce sont eux qui en paient les conséquences. Ils les paient par les guerres et les bombardements au Moyen-Orient. Nous les payons, ici, avec le terrorisme, la suspicion généralisée et la montée du racisme.

Le terrorisme n’est pas sorti de rien. Ce que l’on nous présente comme un problème religieux extérieur à notre société est le fruit de la domination des pays riches sur les pays pauvres. C’est le résultat de la course au profit et du pillage de la planète. C’est le fruit du capitalisme, de la domination de la bourgeoisie, de l’exploitation.

Du PS jusqu’au FN, tous les politiciens se réclament de ce système et de cet ordre impérialiste. C’est pourquoi ils ne nous protègent ni du terrorisme ni de la guerre, mais nous y enfoncent.

Quand les puissances occidentales ont décrété la guerre contre le terrorisme et qu’en 2003 les États-Unis et la Grande-Bretagne ont renversé Saddam Hussein en Irak, Daech n’existait pas. C’est le chaos qu’ils ont créé qui a permis la multiplication des bandes armées.

Les travailleurs n’ont aucune confiance à placer dans ces dirigeants. Ceux-ci agissent à l’étranger comme ils se comportent ici, avec le même cynisme et le même mépris pour les plus pauvres.

Là-bas comme ici, ils font la politique que leur commandent les intérêts des capitalistes, une politique qui n’est guidée que par le profit. Et rien ne les gêne ! Ni les conditions de travail dignes du 19e siècle, ni même le travail des enfants.

En tant qu’exploités, nous n’avons rien à défendre dans un tel système. Ces groupes capitalistes et les actionnaires qui les dirigent sont aussi ceux qui nous exploitent ici, attaquent nos conditions de travail et d’existence. Ce sont eux qui augmentent les cadences, suppriment des emplois, baissent les salaires. Ce sont eux qui nous imposent ce chômage de masse et cette précarité. Ce sont encore eux qui cherchent à diviser les travailleurs et à les mettre en concurrence, pour aggraver l’exploitation et empêcher le monde ouvrier de s’organiser et de se battre collectivement.

La minorité patronale fait peser une dictature sur la vie des exploités.

C’est cette dictature que les politiciens justifient, défendent et servent, du FN jusqu’au PS. Ils le dissimulent derrière des phrases ronflantes sur leur dévouement à l’intérêt général. Parce qu’ils sont bassement dévoués à la bourgeoisie, ils font diversion en faisant de l’Europe ou des étrangers des boucs émissaires.

Contre ces politiciens qui ne peuvent que mener une politique antiouvrière, il est nécessaire que les travailleurs mettent en avant leur propre politique, leur propre parti. Il est tout aussi vital qu’ils affirment leur perspective de renverser tout le système.

L’humanité s’enfonce dans des rapports de plus en plus barbares, parce que la société est malade du capitalisme. Il n’y aura pas d’issue tant que les travailleurs ne contesteront pas le pouvoir de ceux qui sont à la tête de ce système, tant qu’ils ne contesteront pas l’exploitation de l’homme par l’homme et la domination des pays riches sur les pays pauvres.

Éditorial des bulletins d’entreprise du 25 juillet 2016

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