Complément d’enquête : Bolloré furieux27/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2504.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Complément d’enquête : Bolloré furieux

Vincent Bolloré réclame 50 millions d’euros à France 2 pour avoir rediffusé un reportage de Complément d’enquête. Il dénonce « une volonté avérée de lui nuire en le dénigrant gravement ».

Pourtant, ce reportage n’a fait que dire la vérité, à savoir que ce grand bourgeois a bâti l’essentiel de sa fortune sur l’exploitation des travailleurs africains. Le reportage évoque aussi les méthodes qui ont permis à Bolloré d’obtenir les concessions portuaires, les transports et les plantations.

C’est le passage concernant une plantation au Cameroun, où est extraite de l’huile de palme, qui a provoqué la colère du grand patron. On y voit des ouvriers sans autre équipement qu’une lourde perche terminée par une serpe, s’échinant à cueillir des noix de palme pour un salaire d’à peine un euro par jour. Parmi les ouvriers se trouvaient des vieillards et des mineurs, dont deux avouaient n’avoir que 16 et 14 ans.

Bolloré accuse France 2 d’avoir forcé ces enfants à mentir sur leur âge, ce que la chaîne dément. Mais c’est aussi faire l’aveu que tout le reste est vrai !

Déjà propriétaire de D8 et Direct star, Bolloré a racheté l’année dernière le groupe Canal + où il s’est empressé de mettre au pas les journalistes et les Guignols de l’info. Faire pression sur la presse est pour lui une habitude. Il vient de perdre son procès contre le site d’information Bastamag, qui avait dénoncé les méthodes d’accaparement des terres en Afrique par les multinationales.

La presse en général est un instrument au service des patrons. France 2 n’est pas la dernière à calomnier les travailleurs quand ils se mettent en grève. Mais, quand il arrive que des reportages instructifs soient programmés, cette petite liberté est encore de trop pour un Bolloré.

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