Caisses d’allocations familiales : au bord de l’implosion27/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2504.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caisses d’allocations familiales : au bord de l’implosion

La presse s’est fait l’écho de la fermeture de l’accueil dans les Caisses d’allocations familiales de Sélestat et d’Haguenau (Bas-Rhin) pendant deux mois. D’après la CNAF (Caisse nationale des allocations familiales) « les fermetures des accueils ne peuvent revêtir qu’un caractère ponctuel et exceptionnel ».

Il faut pas mal de culot pour affirmer cela, quand on sait que ces fermetures sont pratiquées depuis plusieurs années dans beaucoup de CAF sur tout le territoire, que ce soit dans le Finistère, à Marseille ou à Paris.

À Paris, les guichets ferment une semaine sur deux, seuls ceux du siège dans le 15e arrondissement restent ouverts. Si bien que lors de la réouverture, devant l’entrée de la CAF du 13e arrondissement par exemple, des files d’allocataires s’allongent dès 7 h 45, pour être les premiers à l’ouverture à 8 h 30.

Il y a aussi les fermetures anticipées en cas d’affluence. Au lieu à 16 h 30, les guichets ferment à 15 h 30, pour permettre de recevoir les familles qui attendent dans la salle.

Depuis la création du RMI puis du RSA, les CAF ont eu à faire face à de nombreuses demandes de traitement d’allocations. À celui des allocations familiales (AF), de diverses allocations logement (APL, ALF, ALS), allocation petite enfance (Paje), se sont ajoutés ceux de la Garantie contre les impayés de pensions alimentaires (GIPA), de la Prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) et la modulation des allocations familiales.

En janvier 2016, avec la création de la prime d’activité, deux millions de dossiers ont été traités en trois mois. La CNAF a certes embauché 1 467 personnes en CDI et 694 contrats d’avenir (contrats d’une durée de trois ans) dans 59 CAF. Mais pas un mot sur les nombreux départs en retraite, quand le gouvernement impose le non-remplacement d’un départ en retraite sur deux.

Les prestations sont gérées par un effectif passé de 33 100 à 33 565 (+465 en trois ans) entre 2012 et 2014 pour l’ensemble des CAF. C’est une goutte d’eau par rapport à la charge de travail. Le manque de personnel est criant. Malgré l’appel aux heures supplémentaires au volontariat depuis des mois, les employés ne peuvent pas faire face à cette charge de travail.

Comme l’embauche est parcimonieuse, les directions font le choix du tout Internet. Mais bien des familles n’ont pas accès à Internet ou ne le pratiquent que difficilement. Quant aux familles qui se déplacent, elles arrivent devant des guichets fermés, sans qu’aucune information publique soit faite.

Voilà les conséquences, parmi d’autres, de la politique gouvernementale d’économies dans les services publics, alors qu’il faudrait embaucher massivement.

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