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- Lutte ouvrière n°2504
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Leur société
Impôt : à la source ou pas, il saigne le malheureux…
Consulté par le gouvernement sur la mise en œuvre du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, le Conseil d’État souligne « les risques d’atteinte à la vie privée ».
Le prélèvement à la source signifie que l’employeur devient le percepteur de l’impôt et qu’il aura effectivement à sa disposition toutes les informations sur le foyer fiscal du salarié. S’il connaît déjà le montant de son salaire, il ne connaît ni celui de son conjoint, ni l’existence d’éventuels autres revenus. Le ministère des Finances planche, paraît-il, sur le cas très virtuel d’une « caissière rentière », au faible salaire mais propriétaire d’un patrimoine. Avec une telle information, son patron pourrait lui refuser une augmentation, tout comme il pourrait la refuser à un salarié dont le conjoint a un meilleur salaire.
Seuls les salariés, les retraités ou les allocataires du chômage peuvent avoir leurs impôts prélevés à la source. Ils n’ont surtout aucun moyen d’y échapper. Les rentiers, les vrais, ceux qui vivent de leurs capitaux, de leurs actions, de leurs biens immobiliers, paient des impôts sur la base de leurs déclarations. Grâce aux cabinets d’avocats fiscalistes, ils ont de multiples moyens d’y échapper en toute légalité, sans parler de tous les paradis fiscaux qui prospèrent.
Les classes populaires paient la part la plus écrasante de l’impôt. L’impôt sur les sociétés, payé par les capitalistes, ne représentait pas plus de 15 % du total des impôts perçus par l’État en 2015, contre 20 % pour l’impôt sur le revenu et surtout 50 % pour la TVA.
Plus fondamentalement, les travailleurs créent toutes les richesses, pour des salaires toujours insuffisants. Ils n’ont pas à payer des impôts qui alimentent le budget d’un État entièrement au service des capitalistes. C’est à eux, et à eux seuls, de les payer !