Japon - Fukushima : Les vautours se nourrissent de la catastrophe15/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2372.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Japon - Fukushima : Les vautours se nourrissent de la catastrophe

Près de trois ans après la catastrophe de Fukushima, les travaux de décontamination de la zone accusent un sérieux retard : le travail est risqué voire mortel, les volontaires font défaut. Le scandale qui vient d'éclater ne va certainement pas arranger les choses.

En effet, la police japonaise vient d'arrêter des mafieux, accusés d'avoir recruté des SDF et des déficients mentaux pour nettoyer la zone radioactive. Ces « liquidateurs » payés en dessous du salaire minimum japonais étaient des proies faciles pour ces recruteurs qui arrivaient en disant : « Vous avez faim ? » et en promettant des mirages. Sur place, une tout autre réalité les attendait : sous-payés, exposés aux radiations, sans dosimètre, ils devaient travailler six jours sur sept sans repos pour balayer ou déblayer les zones radioactives. Pire, ils étaient priés d'acquitter des loyers pour des dortoirs délabrés et de la nourriture. Les recruteurs touchaient cent dollars par ouvrier recruté. Quant aux malheureux SDF, ils ont l'avantage de ne pouvoir ni se plaindre, ni attaquer en justice ceux qui les ont condamnés à travailler sur ces zones radioactives. Ils peuvent mourir en silence.

Ces zones ne sont pas seulement l'Eldorado des mafieux. Le gouvernement japonais a prévu en effet de consacrer à leur décontamination 35 milliards de dollars ! De nombreuses entreprises privées se sont ruées sur cette manne. L'agence Reuter, qui a mené l'enquête et révélé le scandale, a dénombré pas moins de 733 entreprises sur les dix villes les plus contaminées et sur l'autoroute qui mène à l'ancienne centrale nucléaire. Parmi elles, 56 ne sont pas agréées par le ministère et certaines n'ont même pas de raison sociale !

Si la catastrophe de Fukushima a eu cette ampleur, c'est parce qu'une multinationale, Tepco, avait fait des économies sur la sécurité des bâtiments de la centrale. Aujourd'hui le scandale continue : d'autres vautours prennent la relève.

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