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- Lutte ouvrière n°2372
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Leur société
Cadeau d'un milliard à Dassault : Qui sont les assistés ?
L'État vient d'offrir un milliard d'euros à Dassault. Celui-ci n'a même pas eu besoin de pleurer misère, ni même simplement de claquer des doigts, pour que l'État puise dans les finances publiques pour lui faire ce cadeau.
Une partie d'ailleurs lui avait déjà été versée courant décembre, sans que personne n'en sache rien. Il s'agit d'un lot de consolation à l'avionneur, en somme, pour faire oublier ses déboires après l'échec de la vente de 36 avions Rafale au Brésil - sans parler de l'insistance de vilains juges qui voudraient mettre leur nez dans plusieurs affaires glauques de Corbeil-Essonnes dans lesquelles il serait impliqué.
Officiellement, a annoncé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian vendredi 10 janvier, cet argent est destiné à moderniser le Rafale afin de permettre sa vente à l'étranger. Le « meilleur avion du monde », comme le définit modestement Dassault, commence à se faire vieux. Il y a presque trente ans que le prototype en a été réalisé et dix ans que sa mise en service est effective. À une époque où la technologie évolue chaque mois, cela commence en effet à dater. Il est vrai aussi que pas un seul État étranger n'a acheté cet avion de combat, le Brésil ayant été le sixième à se rétracter au profit d'autres appareils moins chers. Seule l'Inde reste actuellement sur les rangs, avec pour Dassault la perspective d'une vente de 126 appareils, s'accompagnant d'un transfert de technologie pour produire une partie d'entre eux sur place.
Si le Rafale ne se vend pas à l'étranger, Dassault n'est pas perdant pour autant, parce que l'État français s'est engagé à lui en acheter onze par an pour maintenir la chaîne de production. Mais si l'investissement d'un milliard d'euros pour le moderniser permettait de le vendre à l'étranger, s'est justifié Le Drian, l'État pourrait diminuer ses commandes et, finalement, ce serait des économies ! Qui peut encore croire à ce conte de Noël ?
D'un côté, l'État offre à Dassault un milliard d'euros sur un plateau. De l'autre, il pressure la population laborieuse, n'ayant aucun scrupule à en plonger une partie toujours croissante dans la pauvreté pour grappiller quelques millions par-ci, par-là, au travers de la hausse de la TVA, du gel du barème de l'impôt, de la baisse de certaines allocations, etc. Et cela pour entretenir une poignée de parasites et d'assistés dont Dassault est le parfait exemple.