Les expulsions de Roms de leurs campements ont été deux fois plus nombreuses en 2013 qu'en 2012, révèle un rapport présenté le 14 janvier par la Ligue des droits de l'homme.

En tout, 165 campements ont été détruits et près de 20 000 Roms évacués par la force. Si le nombre d'expulsés est supérieur à celui des Roms habitant en France (17 000), c'est parce que certains l'ont été plusieurs fois et n'ont eu d'autre choix que de se construire un abri à un autre endroit.

Hollande avait promis en mars 2012, c'est-à-dire avant son élection, qu'il ne serait plus procédé à des expulsions sans solution alternative, c'est-à-dire une proposition de relogement. C'est resté lettre morte, vu à la fois le peu de logements disponibles et la mauvaise volonté des pouvoirs publics à satisfaire les besoins d'une population qu'ils considèrent comme marginale, à cause de sa pauvreté et d'un mode de vie différent. La majorité des Roms chassés de leurs camps sont donc condamnés à errer d'un bidonville insalubre et dangereux situé le long d'une autoroute à un autre, parfois pire, longeant une voie ferrée, jusqu'à la prochaine expulsion.

Depuis son entrée au gouvernement, Manuel Valls n'a eu de cesse de stigmatiser les Roms, de dire qu'ils « n'avaient pas vocation à rester en France », saisissant l'occasion de se présenter en champion des expulsions d'immigrés, comme Sarkozy l'avait fait avant lui. Et le voilà maintenant qui pose au chevalier blanc à la tête d'une croisade antiraciste !