Rentrée scolaire : Une gratuité qui a du plomb dans l'aile05/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2301.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rentrée scolaire : Une gratuité qui a du plomb dans l'aile

L'allocation de rentrée scolaire a été revalorisée de 25 %, mais son versement, entre 356,20 et 388,87 euros suivant l'âge de l'enfant, n'apporte qu'un soulagement temporaire aux parents qui doivent se débrouiller avec de petits salaires, voire avec les problèmes du chômage. Des fournitures particulièrement onéreuses restent à leur charge dans les filières technologiques et industrielles : blouses, chaussures de sécurité, outils. Dans l'hôtellerie, c'est encore pire.

Les milieux aisés n'ont pas les mêmes soucis. Les frais de fournitures scolaires ne posent pas de problème et ils peuvent mettre la main à la poche pour tenter de compenser, de façon privée, les suppressions de personnel d'éducation : cours particuliers, recours à des officines de soutien scolaire, séjours de langues, inscriptions dans des clubs sportifs ou leçons de musique...

De telles dépenses restent hors de portée des ménages pour lesquels payer la cantine des enfants relève déjà du tour de force. Simple exemple : quand un repas à la cantine coûte 5 euros, il n'est pas évident de trouver 80 euros par mois, 800 euros sur l'année. Les aides sont laissées à la discrétion des collectivités locales, dont les budgets et les volontés politiques sont très variables, comme en témoignent aussi les disparités en matière de gratuité des livres aux lycéens, de financement des sorties scolaires, de mise à disposition d'équipements informatiques, etc.

Sous couvert de décentralisation, l'État s'est déchargé de bien des dépenses indispensables pour assurer la gratuité de l'enseignement. Il en est de même pour le transport scolaire, dont l'organisation est confiée, depuis 1983, aux départements et aux communautés d'agglomération, mais sans leur imposer d'obligation de gratuité pour les revenus modestes. Nombre de départements se défaussent de plus en plus sur les parents, en invoquant le fait que l'État leur verse de moins en moins d'argent.

Seuls 28 départements assurent encore, en 2012, la gratuité des transports scolaires, et sept autres prennent à leur charge entre 95 % et 99 % de ce coût. « L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'État », affirme pourtant le préambule de la Constitution. Mais ce que ne disent pas les textes gravés dans le marbre, c'est que les deniers publics sont destinés en priorité aux capitalistes et aux banquiers, aux dépens de tout le reste.

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