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Leur société
Les patrons du CAC 40 ne connaissent pas la crise
Au premier semestre, les sociétés du CAC 40 ont vu leurs bénéfices baisser de presque 20 % en moyenne par rapport au premier semestre de l'an dernier. Un chiffre qui montrerait l'impact de la crise sur ces sociétés, commente la presse. Mais pour ces sociétés et pour leurs actionnaires, c'est toujours loin d'être la crise. À elles toutes, elles ont encaissé sur les six premiers mois de l'année 682 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit une hausse de 5 % par rapport à l'an dernier, et généré un total de... 37 milliards d'euros de profits.
Certaines sociétés s'en sortent mieux que d'autres, avec des bénéfices en hausse. Mais, crise ou pas, toutes ont accumulé de quoi permettre à leurs actionnaires de continuer à s'enrichir. La moitié de ces 40 grandes sociétés ont d'ores et déjà annoncé leur intention d'augmenter les dividendes qu'elles vont verser à leurs actionnaires cette année et onze se sont engagées à les maintenir au même niveau que l'année dernière. Il faut savoir que, bon an mal an, les entreprises du CAC 40 ont versé régulièrement à leurs actionnaires ces six dernières années, entre 35 et 41 milliards d'euros de dividendes, sans compter les autres cadeaux -- rachats d'actions, stock-options.
Au total, quatre sociétés seulement du CAC 40 affichent des pertes comptables pour le premier semestre : Accor, Carrefour, STMicroelectronics, PSA. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, car elles ont tous les moyens d'afficher des pertes quand cela leur convient, en l'occurrence pour justifier leurs plans de licenciements en cours ou annoncés. Ces sociétés, et leurs actionnaires, n'en sont pas moins riches pour autant. À l'instar de PSA, par exemple, qui affiche une perte de 800 millions d'euros et crie misère pour justifier son plan de 8 000 licenciements mais qui, pour rassurer ses actionnaires, reconnaît aussi cyniquement disposer d'une réserve de plus de 12 milliards d'euros de « trésorerie immédiatement disponible », et oublie les dizaines de milliards accumulés entre les mains de ses actionnaires les années passées.
Selon la presse, au total, une douzaine d'entreprises du CAC 40 mettraient en place des « programmes de restructuration ou de maîtrise des coûts », autrement dit des plans de licenciements massifs. C'est inacceptable. Ces sociétés sont riches, elles ont largement les moyens de maintenir leurs effectifs, en répartissant si nécessaire le travail entre tous, sans perte de salaire.