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Leur société
Rentrée scolaire : Des conditions toujours aussi mauvaises
D'après le ministre de l'Éducation, Vincent Peillon, cette rentrée scolaire 2012 serait marquée du sceau du changement. Lundi 3 septembre, lors de la visite du collège Youri-Gagarine à Trappes (Yvelines), François Hollande, de son côté, a estimé que « l'Éducation nationale a fait trop souvent l'objet d'attaques, pas seulement budgétaires, idéologiques aussi » C'est vrai, mais il coûte moins cher au gouvernement de faire de tels discours que de débourser l'argent nécessaire pour ce qui est prétendument une de ses priorités : la lutte contre l'échec scolaire.
Les problèmes en effet existent. Sur les 6,7 millions d'élèves du primaire par exemple, on compte 40 % des jeunes qui ne savent pas bien lire ni compter en entrant en sixième. Presque la moitié ! Ces problèmes, parents et enseignants les connaissent, et ils savent combien serait nécessaire pour les jeunes, en particulier ceux des quartiers et cités populaires, de pouvoir étudier en petits groupes, et ce dès la maternelle. Ils savent combien il serait nécessaire d'embaucher massivement des enseignants qu'on aurait pris le temps de former, ce qui signifierait déjà revenir sur les 80 000 suppressions d'emplois d'enseignants décidées ces dernières années. Ce qui signifierait aussi revenir sur les suppressions de postes d'infirmières, de conseillers d'orientation, de surveillants, de personnels d'entretien, de cuisine, de tous ceux qui permettent à un établissement scolaire de fonctionner dans l'intérêt des élèves.
Or le gouvernement s'est d'abord bien gardé de revenir sur les 14 000 suppressions de postes d'enseignants décidées par le précédent gouvernement pour cette rentrée. Le gouvernement Ayrault s'est contenté de réinjecter mille postes d'enseignants dans l'enseignement public primaire, en particulier dans les zones difficiles et rurales, ainsi que 70 postes dans le privé sous contrat. Dans le secondaire, qui compte, privé et public confondus, 3,3 millions de collégiens et 2,1 millions de lycéens, 75 conseillers principaux d'éducation (CPE) et 280 professeurs ont été recrutés. Voilà en tout et pour tout les audacieuses mesures prises par le gouvernement socialiste !
Comme il y a quand même quelques parents et enseignants qui savent compter, cette rentrée se fait donc avec près de 13 000 suppressions d'emplois qui, encore une fois, s'ajoutent aux dizaines de milliers de suppressions des années précédentes. Un très grand nombre de classes surchargées à trente élèves, voire plus, dans un très grand nombre de classes, de la maternelle au lycée, des enseignants non remplacés, des options supprimées, les conditions de la rentrée ont donc encore empiré.