Le Front de gauche et le traité européen : Une diversion05/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2301.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Front de gauche et le traité européen : Une diversion

Le Front de gauche de Mélenchon et le Parti communiste français, qui en est la principale force militante, font de la campagne pour un référendum sur le traité budgétaire européen l'axe principal de leur rentrée politique. Ils ont d'ores et déjà programmé une manifestation sur ce sujet pour le 30 septembre. Dans nombre de réunions de rentrée des organisations de la CGT, cette manifestation est discutée, en concurrence ou non avec celle de la confédération prévue le 9 octobre sur l'emploi.

Le traité européen, signé par Sarkozy et Merkel au début de l'année et proposé désormais à la ratification des Parlements des différents pays, contient en effet l'obligation de mener des politiques d'austérité. Mais ce n'est qu'une confirmation, à l'échelle européenne, de ce qui est en route depuis longtemps. Les différents gouvernements n'ont pas attendu la signature de ce nouveau document pour s'en prendre violemment aux populations, de l'Irlande à la Grèce et du Portugal à la France.

L'austérité « promise » par le futur traité budgétaire européen existe déjà et a conduit les travailleurs grecs à la misère, a réduit les travailleurs espagnols, portugais, italiens à la portion congrue, s'est traduite par des coupes dans les budgets sociaux et les services publics de tous les pays du continent. Cette austérité, cette politique continûment appliquée par tous les gouvernements dans tous les pays, ne dépend pas des papiers que signent ou ne signent pas les politiciens européens, pas plus que des votes des électeurs des différents pays.

Rappelons qu'en 2005 le traité constitutionnel européen, réputé « graver l'austérité dans le marbre » fut rejeté par les électeurs en France lors d'un référendum et dans d'autres pays. L'austérité n'en a pas moins continué. Elle s'est même amplifiée suite à la crise financière de 2008.

Alors plutôt que d'aller demander un hypothétique référendum dont le résultat tout aussi hypothétique serait bien incapable de faire reculer le gouvernement et le patronat, l'urgent est d'agir aujourd'hui pour organiser la riposte ouvrière.

En cette rentrée, l'attaque patronale prend la forme d'une vague de licenciements dans les grandes entreprises. Le gouvernement Ayrault, comme on pouvait s'y attendre et malgré les déclarations de campagne de certains de ses membres, laisse les mains entièrement libres au grand patronat et continue d'appliquer la politique d'austérité déjà engagée sous Sarkozy. C'est à cela qu'il faut répondre et c'est sur ce terrain que tous les militants attachés à la défense des travailleurs devraient se mobiliser face à ce gouvernement dit de gauche, comme auparavant face à un gouvernement de droite.

Dans ce contexte, cette campagne pour un référendum n'est pas seulement inutile, c'est une diversion. De la part d'un Mélenchon ce n'est pas un hasard : engager la bataille contre des moulins à vent est une manière de jouer les grands combattants sans menacer personne.

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