Hausse de l'impôt sur le revenu : Les milieux populaires touchés05/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2301.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse de l'impôt sur le revenu : Les milieux populaires touchés

Les feuilles d'imposition parviennent en ce moment dans les boîtes aux lettres, et bien souvent c'est la douche froide.

Cent à deux cent mille foyers qui étaient jusqu'à présent trop pauvres pour être soumis à l'impôt sur le revenu sont désormais considérés comme suffisamment riches pour payer, sans que leur pouvoir d'achat ait augmenté. Quant aux ménages qui étaient dispensés de paiement parce que leur impôt restait en dessous de 61 euros, nombre d'entre eux atteignent ou dépassent désormais ce seuil et la note est salée. Enfin, des ménages aux revenus modestes qui n'étaient que faiblement imposables sont passés dans une tranche supérieure alors que leur salaire ou leur pension de retraite a été revalorisé petitement, sans même compenser la hausse des prix. Selon les calculs du Syndicat national unifié des impôts, un couple dans lequel chacun gagne le smic sur treize mois voit son impôt sur le revenu augmenter de 60 euros.

Cette injustice manifeste est la conséquence du gel du barème de l'impôt sur le revenu annoncé par le gouvernement Sarkozy-Fillon en novembre dernier pour 2012 et 2013. « C'est ce qu'il y a de plus injuste », avait commenté le candidat Hollande, tout en évitant d'inscrire l'abrogation du gel dans son programme électoral. Aujourd'hui, le président Hollande applique cette même mesure avec ses effets de dominos : les personnes devenues imposables devront dans bien des cas payer plus cher la cantine de leurs enfants, un centre de loisirs puisqu'ils ne sont plus désormais en bas de l'échelle des tarifs sociaux de la commune, de même que certains d'entre eux devront renoncer à une réduction sur les transports en commun, à un coup de pouce pour le fioul, etc.

Une nouvelle surprise est aussi en attente pour les impôts locaux : des personnes âgées de plus de 75 ans vont perdre la ristourne dont elles bénéficiaient pour la taxe d'habitation et la taxe foncière. La commission des finances du Sénat a même calculé que l'État y gagnerait quelques dizaines de millions d'euros puisque ces seniors considérés désormais comme argentés, paieront cette année l'impôt local alors que jusqu'à présent l'État payait à leur place. Hollande avait parlé de faire payer les riches, pour le moment c'est les pauvres qui payent.

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