Pakistan : Les basses manoeuvres de l'extrémisme religieux05/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2301.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pakistan : Les basses manoeuvres de l'extrémisme religieux

Depuis le 17 août, Rimsha Masih, une jeune Pakistanaise de 14 ans, est en prison, accusée par l'imam d'une mosquée de son quartier d'avoir brûlé des pages du Coran, acte considéré comme blasphématoire et passible de la prison à vie, voire de la peine de mort.

Elle a le double handicap d'être d'une famille catholique dans un pays à 97 % musulman et d'avoir des troubles mentaux, ce qui en faisait une proie toute désignée à l'intolérance criminelle des extrémistes religieux. Des manifestations ont eu lieu devant son domicile, appelant au lynchage, comme cela s'était déjà pratiqué dans des circonstances similaires, et des milliers de catholiques ont préféré se réfugier hors du quartier par crainte de représailles.

Or, le 1er septembre, l'imam en question a été arrêté par la police, car celle-ci a découvert que c'était lui qui avait glissé dans le sac de la jeune fille des pages du Coran au milieu de papiers brûlés. Il est à son tour accusé de « blasphème » pour avoir mis ces pages au contact de tels papiers. Que la police se soit sentie obligée de ne pas croire l'imam sur parole ne tient certes pas à des traditions démocratiques de sa part, qui n'existent pas plus au Pakistan que dans nombre de pays, pauvres ou développés. Mais elle a suivi la demande du Conseil des Oulémas, la haute autorité musulmane, qui, devant ce cas flagrant d'injustice mais surtout par peur de l'ampleur que pourraient prendre des troubles religieux, avait prié la police de mener une enquête « impartiale et approfondie ».

La jeune Rimsha est donc innocentée, mais elle devait rester en prison au moins jusqu'au 7 septembre, une grève des avocats empêchant toute démarche en vue de sa libération...

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