SNCF -- Saint-Médard-sur-Ille (Ille-et-Vilaine) : Une catastrophe programmée19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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SNCF -- Saint-Médard-sur-Ille (Ille-et-Vilaine) : Une catastrophe programmée

Mercredi 12 octobre, deux passagères du train Rennes-Saint-Malo sont mortes suite à sa collision avec un camion arrêté sur le passage à niveau de Saint-Médard-sur-Ille. Cinquante passagers ont été blessés, certains très grièvement.

Le ministre des Transports est arrivé le soir même sur les lieux de l'accident et, tandis que les victimes n'étaient pas encore toutes dégagées du train accidenté, il cherchait déjà à dédouaner l'État de toute responsabilité. Il déclarait devant les caméras que ce passage à niveau n'est pas classé « parmi les passages à niveau dits préoccupants ». Il y avait là de quoi choquer, à commencer par les usagers de la ligne, certains ayant déjà vécu au même endroit un accident dans des circonstances similaires en novembre 2007. De l'avis de tous, usagers, habitants de la commune et des alentours qui empruntent cette petite route départementale, conducteurs de trains ou de camions, le passage à niveau de Saint-Médard est particulièrement dangereux. Certains automobilistes font même un détour de plus de 10 km pour l'éviter.

Deux ans après l'accident de 2007, un rapport commandé par le ministère des Transports soulignait sa dangerosité particulière : il est exigu, sans visibilité, en dos d'âne, emprunté par des centaines de poids lourds chaque jour, qui doivent manoeuvrer pour le franchir et qui ne peuvent s'y croiser. Il précisait : « La géométrie de ce passage à niveau contraint les véhicules lourds à se déporter au milieu de la route et à y circuler à vitesse réduite. En cas de difficultés ralentissant leur progression, ces véhicules peuvent se retrouvés gênés voire bloqués, par l'abaissement de la demi-barrière de l'autre sens de circulation. » Ce rapport n'allait pas jusqu'à conclure qu'il aurait fallu le supprimer, mais recommandait « des aménagements routiers ou ferroviaires », la mise en oeuvre des mesures « aptes à faciliter le franchissement des poids lourds et leur croisement ». Toutes les autorités concernées en avaient été informées. En avril 2010, des représentants du Conseil général, de la SNCF et de Réseau ferré de France se sont réunis et, alors qu'un autre accident avait eu lieu au mois de février précédent, la seule décision prise avait été de rajouter des feux supplémentaires.

De nouveau aujourd'hui la question est posée de savoir si RFF, la SNCF et l'État se décideront à investir l'argent nécessaire pour interdire que de tels accidents se reproduisent.

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