« Une étape supplémentaire a été franchie en 2010/2011 dans le rejet des plus vulnérables hors du système solidaire d'accès aux soins. » C'est ce que constate le rapport de Médecins du monde (MdM) sur l'accès aux soins des plus démunis.

Suivent des constats et des chiffres qui, tous, témoignent d'une véritable catastrophe sanitaire :

-- Près d'un patient sur quatre vient se soigner trop tardivement.

-- Un tiers seulement des enfants de moins de six ans reçus pour la première fois dans un centre MdM sont à jour de leurs vaccinations.

-- 9 % des jeunes patients sont sans domicile fixe et environ 40 % vivent dans un lieu potentiellement insalubre.

-- 8 % des femmes enceintes vivent à la rue.

Cela ne se passe pas dans un des pays pauvres où intervient l'ONG mais ici, dans un des pays les plus riches de la planète, où c'est la réalité infligée à ceux qui ont le triste privilège de compter parmi les plus démunis.

La situation ne va pas s'arranger, puisque l'État rend encore plus difficile l'accès à l'aide médicale d'État pour les étrangers, puisqu'il diminue les maigres budgets d'assistance aux plus pauvres, dont celui de l'hébergement d'urgence, qu'il pille le budget de tous les services publics et casse ainsi tout le système de santé.

On compte déjà, selon les chiffres du très officiel Insee, plus de huit millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Ils sont aussi quatre millions à ne pas pouvoir se payer une complémentaire santé. Comme l'annonce MdM, on assiste là à un véritable « krach sanitaire ».