Toyota -- Onnaing (Nord) : La direction parle de treizième mois, mais prépare ses mauvais coups19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toyota -- Onnaing (Nord) : La direction parle de treizième mois, mais prépare ses mauvais coups

Jeudi 14 octobre, la direction de l'usine Toyota d'Onnaing a donné aux syndicats son projet d'accord « sur le pouvoir d'achat ».

Ces dernières semaines, plusieurs assemblées de travailleurs, après chaque réunion des syndicats et de la direction, avaient fait, entendre que c'est un 13e mois intégral, immédiat et sans contrepartie que voulait la majorité, mais ce n'est pas ce que la direction propose ! Tout d'abord il n'est même plus question d'un 13e mois, mais d'une « prime de treizième mois », avec des retenues en cas d'absences injustifiées, de mise à pied, de grève, de congé parental d'éducation, de congé de présence parentale, d'absence enfant malade, de maladie...

Les intérimaires ne seraient concernés que s'ils totalisent 24 mois d'ancienneté dans les cinq années précédentes... ce qui fait que les heureux élus se compteront sur les doigts de la main ! Cette prime de 13e mois serait variable, allant de 20 % pour les ouvriers de Maintenance à 40 % pour les secrétaires, infirmières, agents de maîtrise, et à 100 % pour les cadres et ingénieurs.

Pour le premier versement de l'équivalent d'un demi-mois de salaire à la fin novembre 2011, la période de référence irait de novembre 2010 à octobre 2011, pénalisant tous ceux qui ont fait grève au printemps 2011. Mais il apparaît maintenant clairement que, derrière toute la mise en scène autour de l'application d'un 13e mois, qui était une des revendications de la grève d'avril dernier, la direction avait d'autres préoccupations. Pour le versement du 13e mois complet en 2013, elle exigerait cinq minutes de plus par jour à partir du 1er janvier 2012, soit l'équivalent de 20 heures de travail supplémentaire dans l'année majorées seulement de 10 % et non 50 %. Et à partir de janvier 2013, ce serait cinq minutes par jour encore en plus, soit vingt heures par an, mais cette fois-ci, non payées !

En voulant faire signer un avenant au contrat de travail à chaque ouvrier, qui l'engagerait à accepter de travailler 35h25 payées 35 à partir de janvier 2013, la direction veut ouvrir la voie à une modulation plus vaste encore des horaires de travail. Les travailleurs qui refuseraient de signer pourraient être licenciés. Et pour se couvrir du côté des syndicats, la direction fait pression pour qu'ils s'engagent et signent ce projet ! La CGT, de son côté, s'est engagée à ne pas signer. Mais beaucoup de travailleurs sont conscients qu'avec ou sans signatures syndicales, c'est par la grève, comme au printemps, qu'il faudra mettre un coup d'arrêt à ces mauvais coups.

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