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Israël -- Palestine : Après l'échange de prisonniers, des milliers de Palestiniens restent détenus
Le 18 octobre, après plusieurs années de détention à Gaza, le soldat Gilat Shalit vient d'être libéré. Aux termes d'un accord signé une semaine plus tôt entre le gouvernement israélien et le Hamas, avec la médiation des services secrets égyptiens, 477 détenus palestiniens ont à leur tour été libérés. 550 autres devraient l'être dans un deuxième temps.
Cet « échange » intervient alors que depuis fin septembre, dans les prisons israéliennes, des centaines de Palestiniens ont entamé une grève de la faim, soutenus certains jours par de nombreux autres, pour s'élever contre les punitions collectives auxquelles leurs geôliers les soumettent.
Dans les prisons du gouvernement israélien croupissent en effet des milliers de Palestiniens, dans des conditions souvent atroces, qui ont été encore durcies depuis l'enlèvement de Gilat Shalit. Leur nombre semble difficile à établir, même pour les ONG palestiniennes. L'une d'elles l'évaluait en juin dernier à 5 554, dont certains sont détenus depuis des années. France Info a même cité le cas de l'un d'entre eux, prisonnier depuis 32 ans. Certains subissent cette forme de torture qu'est un isolement continu de longue durée, l'un deux depuis 13 ans. Des milliers souffrent de maladies graves.
Parmi ces Palestiniens qui refusent d'abdiquer devant l'occupation et la politique des gouvernements israéliens successifs, beaucoup sont détenus sans jugement, sans même qu'aucune charge soit retenue contre eux, arrêtés lors d'une manifestation ou pour avoir jeté des pierres. Parmi eux, on compte 280 adolescents, dont 34 enfants de moins de quinze ans étaient récemment emprisonnés, même si la plupart devraient faire partie du contingent libéré. Il y a là des milliers d'anonymes, coupables de ne pas supporter la situation des territoires occupés, l'enfermement dans la prison surpeuplée à ciel ouvert qu'est Gaza, et des militants connus, ou encore les 22 membres du Conseil législatif palestinien.
Parmi les détenus libérés, qui ont été accueillis de façon démonstrative à Gaza, plus de 200 sont bannis de Cisjordanie ou de Jérusalem-Est, et assignés à résidence à Gaza, loin de leurs proches, voire encore plus loin, en Turquie, au Qatar ou en Syrie. Sur quels critères ont été choisis les détenus libérés ? Les choix du gouvernement israélien sont évidemment intervenus, mais aussi ceux du Hamas, préférant sans doute faire libérer ceux qui sont pour lui les plus proches. Il reste qu'il aura fallu cet échange pour rappeler qu'Israël n'occupe pas seulement des territoires, il continue d'emprisonner.