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Leur société
Victimes de l'amiante : Une manifestation silencieuse qui fait du bruit
« Une manifestation silencieuse qui fait du bruit »: c'était le titre du Courrier Picard du lendemain du 15 octobre. C'est en effet une tradition désormais que cette manifestation annuelle se déroule silencieusement, car c'est aussi un moment dédié à la mémoire des milliers de victimes de l'amiante (3 000 morts par an en France). Mais la colère et la détermination des participants s'exprimaient néanmoins très nettement sur les banderoles : « Les empoisonneurs doivent être jugés » ou bien encore « l'amiante brise nos vies -- être indemnisés c'est un droit, pas un privilège ».
Le président de l'Andeva, Pierre Pluta, a annoncé lors de la prise de parole précédant le départ de la manifestation que les associations déposaient un recours au Conseil d'État contre le décret modifiant la gouvernance du Fiva. Les organisateurs ont également tenu à remercier les militants syndicaux présents dans cette manifestation, alors même que leurs organisations nationales, représentées au Fiva, ne se sont pas opposées à ces attaques du gouvernement.
C'est ainsi que la CGT, par exemple, s'est contentée dans une déclaration de « prendre acte » des décisions de Xavier Bertrand. Les militants syndicaux, notamment ceux de la CGT, par ailleurs nombreux et actifs dans l'Andeva, ne comprennent d'ailleurs pas cette attitude de leur confédération : « Pourquoi celle-ci a-t-elle cette position ? », « Ils sont fous, ce n'est pas normal ». Visiblement, pour les responsables confédéraux, le maintien du « paritarisme » justifie bien des renoncements.
Lors du discours qui mettait fin à la manifestation, le président de l'Andeva a conclu : « C'est une avancée, mais la bataille n'est pas gagnée, il faut continuer à se battre. » C'est bien ce que ressentaient tous les participants à cette manifestation réussie.