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- Lutte ouvrière n°2255
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Leur société
Sarkozy et la peinture : Combien ça coûte ?
Pour l'inauguration du Centre Pompidou mobile, Nicolas Sarkozy avait choisi de faire partager ses impressions profondes sur quatorze oeuvres modernes à une classe d'écoliers. Question sensibilité artistique, il n'a pas déçu. Ainsi, face à un rectangle orange daté de 1955, un monochrome signé Klein, le président s'est extasié : « Ça, c'est plusieurs millions ! » Avec son goût très sûr pour tout ce qui coûte cher, Sarkozy a passé la visite à comparer la valeur financière des oeuvres : « Léger, c'est cher ? Klein plus que Léger ? Moins que Matisse ? »
L'art dans tout cela, pour Sarkozy, comme pour de nombreux bourgeois, c'est surtout semble-t-il un placement ! Il a ainsi conclu sa visite en affirmant : « La culture, c'est la réponse à la crise. » Des investisseurs fortunés ont compris cela bien avant lui, faisant du marché de l'art une valeur refuge à l'image de l'or ! L'histoire ne dit pas comment les écoliers ont compris la leçon de choses. Vont-ils tenter, imitant Sarkozy, de devenir des spéculateurs investissant dans la peinture, on n'ose pas dire dans l'art ? Ou vont-ils être révoltés par ces propos dignes d'un marchand... de tableaux ?
À choisir, on préfère la seconde hypothèse.