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- Lutte ouvrière n°2255
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Dans les entreprises
Montupet-Fonderie du Poitou Alu -- Ingrandes (Vienne) : Pas touche aux salaires, pas touche aux emplois !
Lundi 17 octobre, un Comité d'entreprise extraordinaire s'est tenu à la fonderie d'Ingrandes à l'initiative du directeur du site. À l'ordre du jour, la consultation des élus du CE sur une demande de mise en cessation de paiement de la fonderie châtelleraudaise, demande qui sera examinée mercredi 19 octobre par le tribunal de commerce de Nanterre, instance dont dépend le siège de Montupet.
Quatre jours plus tôt, la réunion initialement prévue en terrain « neutre » dans les locaux de la Direction départementale du travail avait dû être annulée, le préfet ayant décidé que « les locaux de la République ne seraient pas le lieu de la casse de l'emploi ». S'il veut appliquer cela à tous les services de l'État, il y a encore du travail !
Lors de la réunion du CE, les élus du personnel se sont exprimés contre la mise en cessation de paiement. Il y a effectivement de quoi : non seulement le groupe de fonderie Montupet dont l'usine fait partie est globalement bénéficiaire, mais d'autre part c'est la perte de 300 000 euros par semaine du fait de la grève que les patrons allèguent pour justifier leur demande de mise en cessation de paiement. Comme s'ils ne portaient pas l'entière responsabilité de la grève en ayant voulu amputer les salaires de 25 % !
Toute la matinée, les discussions sont allées bon train parmi les grévistes. Que Montupet dégage, personne ne s'en plaint, tant les dix-huit mois passés sous sa coupe ont été marqués par un durcissement provocant de la discipline et des conditions de travail. Et bien sûr l'annonce en juillet d'une baisse de 25 % des salaires sous peine de licenciement a révolté. Mais les travailleurs de la fonderie n'ont pas fait grève depuis le 2 septembre -- bientôt sept semaines ! -- pour l'objectif unique de voir Montupet disparaître du paysage. Surtout s'il disparaît avec la caisse et s'il laisse en héritage un plan pourri de baisse des salaires ou de chômage.
Alors, quelle que soit la suite de la procédure, quel que soit l'éventuel repreneur, il s'agit de rappeler fermement les exigences de la grève : pas touche aux salaires, pas touche aux emplois ! Et il s'agit de les rappeler à tous les protagonistes : Montupet bien sûr, mais également Renault, patron de fait de la fonderie qui en était filiale à 100 % jusqu'en 1998, et vers lequel partent toujours 85 % des culasses produites à Ingrandes. Il faut les rappeler également aux pouvoirs publics, et en particulier au ministre de l'Industrie Besson qui a désavoué en paroles, à l'Assemblée, les choix de Montupet.
Il y a assez d'argent dans les caisses de Montupet et de Renault pour garantir les salaires. Il y a assez de culasses à produire pour partager la charge de travail entre les différentes fonderies de Montupet sans baisser les salaires.
Une manifestation de soutien aux fondeurs était appelée jeudi 20 octobre à 14 h 30 à Châtellerault, et le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault devrait y participer. Cela doit être une nouvelle occasion de faire entendre avec force les exigences des travailleurs des fonderies.