Martinique : Après un mois de grève, la poursuite des négociations... sous le contrôle des grévistes !04/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2118.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Martinique : Après un mois de grève, la poursuite des négociations... sous le contrôle des grévistes !

Lundi 2 mars, dès 9 heures, plus de 3 000 manifestants et grévistes se sont rassemblés dans la cour et aux alentours de la Maison des Syndicats à Fort-de-France. Certains étaient inquiets quant à la continuation du mouvement, suite aux déclarations entendues à la télévision le dimanche soir. Les barrages des zones commerciales, eux, étaient toujours en place.

En effet, les radios parlaient d'un revirement du Collectif du 5 février survenu dans la soirée du dimanche 1er mars, le président du Collectif ayant déclaré qu'un accord pourrait être signé dès le lendemain sur la base de la proposition des patrons, des collectivités et de l'État. Pourtant, en sortant de la séance de négociation dimanche à 3 heures du matin, le Collectif avait réaffirmé sa volonté de voir inscrit en plus dans le protocole d'accord, les 50 euros à prévoir dans une négociation devant se dérouler en juillet ou septembre prochains. En effet, la revendication salariale de base du Collectif est de 250 euros net d'augmentation pour les bas salaires.

Le patronat, furieux de voir qu'on ne se contentait pas de ses « largesses », avait suspendu la séance. Alfred Marie-Jeanne, le président de Région, lui avait emboîté le pas, manifestant lui aussi son mécontentement devant le fait qu'un accord n'ait pas été signé dès le samedi soir. Il alla jusqu'à dire qu'il ne reviendrait pas dans la négociation car, affirmait-il, il avait déjà fait suffisamment d'efforts.

Mais, depuis le samedi 28 février, le renforcement de la mobilisation était lancé. Et ce qui apparaissait comme « un sac d'embrouilles » véhiculé par les télés et les radios, n'a pas découragé les grévistes. Devant la marée humaine qui, une fois encore, était rassemblée devant la Maison des Syndicats, le Collectif a bien vite retrouvé le sens des réalités. Son président, qui avait annoncé que le Collectif était prêt à signer, a présenté la situation devant l'assemblée, en réaffirmant que le Collectif était toujours soudé, qu'il restait fidèle à son poste de président et qu'il ferait ce que la base déciderait. Ensuite, les représentants des différentes commissions ont fait un point détaillé sur l'avancée des négociations concernant les prix des produits de première nécessité et les services, l'eau, le logement, les transports, mais aussi sur tous les points qui devaient encore être traités. Puis, Ghislaine Joachim-Arnaud, secrétaire générale de la CGTM et membre du Collectif, a donné des explications complémentaires sur la question des salaires, indiquant notamment que les 200 euros pour les salaires inférieurs à 1 840 euros brut (1,4 smic) semblaient acquis mais que les 50 euros complémentaires, permettant d'arriver au montant de 250 euros, la revendication du Collectif, devaient également être indiqués comme devant être discutés en juillet ou septembre 2009.

La question de savoir s'il fallait prendre les 200 euros tout en tentant de faire ajouter aux patrons les 50 euros, ainsi que la négociation sur les salaires compris entre 1 840 et 2 100 euros bruts (1,6 smic) avant de signer, fut posée aux manifestants présents. À l'unanimité, la réponse fut « oui » et toutes ces explications furent fortement applaudies.

Cela renforça la mobilisation et une manifestation de près de 10 000 personnes, très dynamique, s'ébranla en rangs serrés dans les rues de Fort-de-France avec à sa tête des membres du Collectif, dont Ghislaine Joachim-Arnaud.

À 14 h 30, le collectif pouvait partir sous bonne escorte à la préfecture pour reprendre les négociations avec sa nouvelle feuille de route en poche.

La grève continue avec autant de détermination. Elle veut arracher le maximum des revendications salariales, sur les minima sociaux, sur les retraites, les baisses des prix des denrées de première nécessité et des services.

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