La direction de Challencin a obtenu de la SNCF les marchés du nettoyage dans des grandes gares parisiennes. Pour la SNCF, ses tarifs sont les meilleurs. Peu lui importe la façon dont Challencin traite ses ouvrières et ses ouvriers, dans leur immense majorité des travailleurs immigrés, et qu'il se moque sans vergogne du code du travail. Les salaires sont très bas, les conditions de travail infernales, le mépris à l'égard du personnel sans mesure et, en cas de grève, Challencin n'hésite pas à envoyer des équipes de gros bras pour tenter de briser le mouvement, comme cela s'est passé le 19 et le 24 février.

Au bout d'une semaine de grève, la direction de Challencin a osé proposer aux grévistes une augmentation de... 6 centimes d'euros par jour, puis de 7 centimes par heure. Cette véritable provocation a soulevé un tollé parmi les grévistes. À ceux qu'elle a reçus, cette même direction a déclaré qu'ils n'avaient pas le droit de faire grève, un chef affirmant même : « Vous avez le droit de travailler, rien d'autre. » Quant à la direction SNCF, qui enrage de voir ses gares sales et n'hésite pas à faire venir d'autres travailleurs pour nettoyer la gare Magenta par exemple, elle s'est contentée de déclarer aux grévistes, qui l'ont interpellée à l'occasion d'une réunion du CE, qu'elle n'était pas responsable de ses sous-traitants. C'est pourtant bien elle qui a donné le marché à Challencin, notoirement connu pour ses méthodes antiouvrières, se faisant la complice intéressée de la façon dont son sous-traitant pressure les salaires et les travailleurs.

Malgré toutes les difficultés, pour l'instant, les travailleurs de Challencin ne lâchent ni leur grève, ni leurs revendications.