La nomination de François Pérol, ci-devant secrétaire général adjoint de l'Élysée, à la tête de l'ensemble Banque Populaire - Caisse d'Épargne a continué de susciter commentaires et critiques. Mais tous ceux venant des milieux dits autorisés commençaient par ces mots : « Nul ne met en doute les compétences de Monsieur Pérol ».

Quelles sont donc ces compétences extraordinaires devant lesquelles s'inclinent hommes politiques et journalistes ? Le CV de l'homme donne la réponse.

Premier temps : Pérol, haut fonctionnaire passé à la banque Rothschild, conseille la Banque Populaire et la Caisse d'Épargne dans leur lancement commun de Natixis, banque supposée faire des merveilles sur les marchés à risque.

Deuxième temps : Natixis fait 2,5 milliards de pertes, pour l'instant... Pérol, redevenu haut fonctionnaire, est là pour s'assurer que l'État va éponger la dette.

Troisième temps : les banques une fois renflouées, sans doute provisoirement, Pérol quitte l'administration et prend la direction de la deuxième banque française constituée par ses soins à partir de la Banque Populaire et de la Caisse d'Épargne.

Si l'on comprend bien, les « compétences incontestées » du financier se résument donc à avoir su faire des spéculations hasardeuses avec l'argent des déposants, puis à piller les fonds publics pour couvrir les pertes dont il était pour partie responsable, tout en faisant sa pelote au passage.

C'est bien ce qu'on croyait savoir, mais c'est rare de l'entendre dire par autant de bouches « autorisées » à la fois...