Le nombre des chômeurs explose : Il faut répartir le travail entre tous04/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2118.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le nombre des chômeurs explose : Il faut répartir le travail entre tous

On a compté en janvier 90 000 chômeurs supplémentaires et la ministre de l'économie Christine Lagarde a d'ores et déjà prévenu que les chiffres seraient du même ordre pour février et les mois suivants. Selon elle, on devrait s'attendre à 300 000 suppressions d'emplois pour l'année 2009. Interrogée sur la responsabilité des patrons dans cette vague de licenciements, elle a affirmé que « l'entreprise est la seule à savoir quel est le niveau d'emploi qu'elle peut maintenir ». Autrement dit, d'après elle, les patrons ont le droit de licencier qui et quand ils veulent.

Mais, en matière de licenciement, il reste encore certaines règles à respecter, en particulier lors des licenciements collectifs, appelés, par ironie sans doute, des « plans sociaux ». Ces entraves juridiques, pourtant tout juste susceptibles de retarder les échéances, sont encore de trop pour le patronat, qui a réclamé leur abolition par la voix de Laurence Parisot, présidente du Medef. Cette dernière a en effet affirmé qu'il faudrait « sécuriser certaines formes de licenciements » afin que les procédures de licenciements collectifs « ne durent pas un an ou deux ». « Sécuriser » pour Parisot, cela signifie que le patronat doit être sûr de pouvoir licencier rapidement et sans obstacle.

Les patrons et leurs hommes liges du gouvernement et des médias prétendent que, puisque la production diminue, il est logique que le nombre de travailleurs diminue également. C'est la logique de ceux qui veulent protéger les profits, les dividendes des actionnaires et les fortunes des familles bourgeoises. Et en effet la liste est longue des entreprises qui licencient alors même qu'elles continuent à faire des bénéfices. Même celles qui se déclarent aujourd'hui au bord de la faillite, en admettant qu'on les croie, sont assises sur les profits des années précédentes. C'est pour protéger et augmenter ce trésor que des milliers de travailleurs sont licenciés tous les jours.

Plus que jamais dans cette période de crise, il faut imposer que les emplois soient conservés et que, en cas de diminution de la production, le travail soit réparti entre tous, sans diminution de salaire. Il faut pour cela prendre sur les profits, présents ou passés, des entreprises. Car il est indispensable que les travailleurs gardent leurs moyens de vivre.

Les capitalistes veulent remettre en route leur système ? Eh bien qu'ils se débrouillent, mais surtout qu'ils payent, car ce sont eux les responsables de la crise ! La classe ouvrière, elle, n'a pas à en faire les frais, et elle doit rester dans les entreprises. C'est une garantie pour l'avenir ; non seulement pour que les travailleurs continuent à toucher leur paye, mais parce que c'est là qu'ils pourront peser sur la vie sociale, en étant regroupés, en ayant les richesses des bourgeois sous la main, bien plus que s'ils sont dispersés dans les pôles emploi, voire dans les soupes populaires.

La revendication du partage du travail entre tous, sans diminution de salaire, devrait dès maintenant être propagée et discutée dans le monde du travail, afin d'être imposée dès que l'extension des luttes ouvrières permettra de renverser le rapport de force avec le gouvernement et le patronat.

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