Affaire des faux électeurs de Tiberi : Quand la justice se hâte... avec lenteur04/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2118.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Affaire des faux électeurs de Tiberi : Quand la justice se hâte... avec lenteur

Dans l'affaire des faux électeurs du cinquième arrondissement de Paris, qui a finalement conduit le couple Tiberi et neuf de ses collaborateurs devant le tribunal correctionnel de Paris, le parquet a jugé que le député-maire était bien à l'origine de la fraude.

À ce titre, il a requis une peine de douze mois de prison avec sursis pour Jean Tiberi et dix mois avec sursis pour sa femme Xavière, assortie pour les deux de cinq ans de privation de vote et d'inéligibilité.

L'origine de cette histoire remonte à mai-juin 1997, quand une information judiciaire fut ouverte au sujet de faux électeurs ayant participé à l'élection municipale de la même année. 3 000 à 4 000 électeurs, bien que vivant hors de l'arrondissement, avaient été domiciliés, qui à une adresse fictive, qui à l'adresse de la permanence RPR (ancêtre de l'UMP), qui encore à la mairie du cinquième arrondissement de Paris. Ils avaient ainsi pu être inscrits sur les listes électorales du cinquième. Cette manoeuvre leur avait permis de voter illégalement pour Jean Tiberi, en échange d'avantages (logement, place en crèche, emploi...).

En 1998, le Conseil constitutionnel avait confirmé des « irrégularités graves et répétées », mais avait quand même validé l'élection de Tiberi.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que de son côté la justice a fait preuve d'une extrême lenteur, puisque qu'il a fallu attendre 2008 pour qu'elle renvoie le député-maire du cinquième, sa femme et leurs complices devant le tribunal correctionnel. Et il faudra attendre encore plusieurs mois avant qu'elle ne rende son jugement. Après quoi, les Tiberi auront encore la possibilité de faire appel...

Cette lenteur de la justice aura permis entre-temps à Tiberi de poursuivre sa carrière politique et de se représenter à plusieurs élections...

Qui sait si Tiberi, qui est âgé de 74 ans, ne sera pas enterré avant d'être définitivement condamné... d'autant que, dans son sympathique milieu, cela n'empêchera certainement pas qu'on continue à le faire voter.

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