Pêche au gros : Jack Lang émissaire de Sarkozy à Cuba04/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2118.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pêche au gros : Jack Lang émissaire de Sarkozy à Cuba

Jack Lang, ex-ministre de la Culture, dirigeant du PS et député du même parti, revient de Cuba, où il a passé six jours comme « émissaire spécial » de Sarkozy chargé « d'ouvrir une nouvelle page dans les relations franco-cubaines ». Et il se félicite de rapporter à Sarkozy une invitation à visiter Cuba de la part du président cubain Raul Castro, le frère de Fidel.

Jack Lang se justifie par le fait qu'il est « un ami de longue date de Cuba » et qu'il a reçu Fidel Castro, venu rendre visite à Mitterrand. Il serait donc bien placé pour renouer le dialogue avec Cuba, à un moment où selon lui l'élection d'Obama va modifier les relations entre Cuba et les USA. Et s'il y a des affaires possibles à Cuba, pourquoi ne pas en profiter et permettre à des industriels français d'en être ?

Tout cela justifierait, et le choix de Sarkozy, et le fait que Jack Lang l'ait accepté, devenant ainsi le dernier en date des gros poissons socialistes pêchés par Sarkozy, après Kouchner et Besson devenus « ministres d'ouverture » et quelques autres. Représenter Sarkozy ne semble d'ailleurs lui poser aucun problème : « Je suis en parfaite harmonie avec moi-même », a dit Lang, oubliant que les girouettes n'ont en effet aucun mal à cela.

Et d'ailleurs, son voyage ayant été approuvé par Martine Aubry, qu'il appelle « ma première secrétaire », où est le problème ? Il n'y en avait d'ailleurs pas plus quand Lang a été le seul élu de l'opposition à voter pour la réforme de la Constitution présentée par Sarkozy et adoptée avec une seule voix d'écart. Il s'en explique longuement dans le livre consacré à son vote, appelé modestement Le choix de Versailles...

Alors Lang se défend de s'être rallié à Sarkozy car il n'est toujours pas entré au gouvernement, précisant sur France Inter que, pour que la question se pose, « il faudrait un conflit mondial, que je n'espère pas »...

En effet ! Mais sans attendre cette éventualité d'un gouvernement d'Union nationale, rallier Sarkozy, pour des dirigeants du PS comme Lang, n'est même pas vraiment changer de politique. Ils ont déjà montré, quand ils gouvernaient, leur capacité à mener eux aussi une politique favorable aux puissances d'argent et aux exploiteurs.

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