Les dirigeants des principales puissances de l'Union européenne se sont réunis à Berlin, dimanche 22 février, en préambule à la rencontre du G20 début avril destinée, rien de moins, qu'à établir de nouvelles règles pour la finance mondiale. Brown, Merkel et bien sûr Sarkozy, qui ont été bien impuissants à prévenir la crise économique, se présentent comme les sauveurs suprêmes de l'économie mondiale.

Cette réunion de Berlin a été présentée comme historique. Les dirigeants français, allemands et surtout - ce qui était inédit - anglais se sont entendus sur une déclaration commune dénonçant les paradis fiscaux, annonçant « des sanctions pour mieux nous protéger contre les dangers émanant des juridictions non coopératives, notamment les paradis fiscaux ».

Certes, les paradis fiscaux sont un rouage essentiel de la finance internationale et leur opacité saute aux yeux. Cependant, on peut s'interroger sur les simples connaissances géographiques des dirigeants européens : Sarkozy sait-il où se situent Monaco ou Andorre et Brown a-t-il déjà entendu parler des îles anglo-normandes ? Ces paradis fiscaux notoires ne sont-ils pas des territoires liés à la France et à la Grande-Bretagne et sur lesquels celles-ci auraient tout de même quelques moyens d'action ?

Pour des annonciateurs d'un nouvel ordre économique mondial, ils ont décidément la vue bien courte. Mais il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.