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Leur société
Cachan (94) : Deux ans après, les squatteurs sont toujours mal logés
Le 17 août 2006, près d'un millier de policiers avaient investi le bâtiment F de la cité universitaire de Cachan, dans le Val-de-Marne, pour en chasser environ 500 adultes et enfants.
Cette opération contre des immigrés pauvres et les arrestations de certains sans-papiers réalisées ensuite autour du gymnase où ils avaient trouvé refuge permettaient à Sarkozy, à l'époque ministre de l'Intérieur, de faire une démonstration en direction de l'électorat raciste et réactionnaire. Loin de se préoccuper des conditions de logement indignes de ces 500 personnes, le ministère de l'Intérieur voulait surtout mettre en avant son objectif qui était, déjà, de 25 000 expulsions de sans-papiers par an.
Cependant les expulsés de Cachan avaient refusé d'être éparpillés dans de multiples hôtels et décidé de rester ensemble ; ils avaient ainsi provoqué des réactions de solidarité d'une partie de la population, à Cachan et au-delà, et reçu l'appui de quelques artistes comme Josiane Balasko et Charles Berling.
Un grand nombre des expulsés ont finalement été régularisés et peuvent maintenant circuler librement sans craindre les contrôles de police. Mais un quart d'entre eux seulement ont trouvé un vrai logement ; les autres vivent encore dans des foyers ou bien à deux familles dans un seul logement, ou encore à l'hôtel.
Deux ans après, comme beaucoup d'autres travailleurs français ou immigrés, les expulsés de Cachan vivent toujours dans des conditions inacceptables car, étant donné le manque de logements sociaux, leur salaire ne suffit pas pour trouver un habitat décent, et le combat pour l'obtention d'un logement pour tous continue.